À 500 jours des JO 2024, l'inquiétude autour des transports parisiens

par T.G.
Publié le 14 mars 2023 à 11h41, mis à jour le 15 mars 2023 à 9h16

Source : TF1 Info

Les transports représentent un défi colossal pour les organisateurs des JO 2024 à Paris.
Les problèmes actuels, les retards dans les travaux et le climat social font peser une menace sur la bonne tenue de l'événement.

500 jours et pas un de plus. C'est le temps qu'il reste pour fignoler le plan de transports pour les Jeux Olympiques, prévus pour l'été 2024 à Paris. Problème : les nuages s'amoncellent sur le dispositif, entre pénurie de main d'œuvre et moyens insuffisants.

Concrètement, les transports publics franciliens vont devoir gérer durant plus d'un mois autant de voyageurs que lors d'un jour ouvré en Ile-de-France, mais sur quelques sites concentrés à Paris et en Seine-Saint-Denis. Le directeur général d'IDFM, Laurent Probst, a détaillé dimanche ce qui attend ses services : les Jeux sont divisés en 750 "sessions", avec sept millions de spectateurs attendus. En moyenne, cela représente 50 sessions par jour et "pour chacune, il y a un plan de transport. C'est comme si on avait 50 matches par jour pendant deux semaines", a expliqué Laurent Probst. Un véritable défi : le fiasco de la finale de la Ligue des champions en mai 2022 au Stade de France est encore dans toutes les têtes…

"Nous allons tout faire pour être au rendez-vous"

Même si le nombre de trains va être augmenté de 15%, l'enjeu principal réside dans la répartition des voyageurs entre les lignes existantes. IDFM travaille aussi à une application dédiée au transport pendant les JO, et aura 5.000 agents dans les gares pour orienter les voyageurs. "Nous allons tout faire pour être au rendez-vous", a promis Jean Castex, ancien Premier ministre et actuel PDG de la RATP, annonçant des milliers d'embauches. Cela suffira-t-il à éviter la pagaille ? Depuis l'été 2022, la mobilité en Ile-de-France est déjà compliqué hors période de JO. En cause : une pénurie de personnels, des difficultés à recruter, de l'absentéisme et des grèves sporadiques. Par effet de ricochet, les bus et métros se sont faits plus rares.

Autre menace qui pèse sur la compétition : son timing. Les JO sont en effet organisés six mois avant l'ouverture à la concurrence du réseau d'autobus actuellement exploité en monopole par la RATP. Les syndicats de la Régie y sont très hostiles, ce qui fait redouter une grève à l'heure de la fièvre olympique. Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, se dit prêt à prolonger le monopole de la RATP.

Côté infrastructures aussi, l'heure est déjà à l'inquiétude. Il y a sept ans, le dossier de candidature de Paris 2024 promettait des temps de parcours de "22 minutes jusqu'au village des médias et 30 minutes jusqu'au village olympique depuis (l'aéroport de) Roissy par la ligne 17" du futur métro du Grand Paris. Las, celle-ci ne sera finalement pas achevée avant 2030. Le CDG Express, un train rapide devant relier Roissy au centre de Paris, et la ligne 16, ne seront pas prêtes elles non plus. Seule satisfaction : la ligne 14, qui doit être prolongée au nord jusqu'à Saint-Denis Pleyel à proximité du village olympique et au sud jusqu'à l'aéroport d'Orly, devrait être sur rails en juin 2024.

Devant ces perspectives, l'Institut Montaigne, un centre de réflexion sur les politiques publiques en France, a déjà tiré la sonnette d'alarme : "Les solutions annoncées ne paraissent ni suffisantes, ni opérationnellement faisables". La patronne de la région Valérie Pécresse, elle, s'inquiète des risques de saturation lors de la cérémonie d'ouverture sur la Seine le 26 juillet 2024, "un vendredi soir de chassé-croisé" avec 600.000 spectateurs à acheminer en plus des vacanciers en route vers les gares parisiennes. "La capacité serait insuffisante et ce serait dangereux", a-t-elle prévenu. Laurent Probst, directeur général d'IDFM, a réclamé moins de 500.000 spectateurs, "sinon on ne pourra pas gérer".


T.G.

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