Le 20h

VIDÉO - Violences faites aux femmes : comment policiers et gendarmes sont-ils formés au recueil des plaintes ?

V. Fauroux. Reportage : P. Lefrançois, S. Fargeot, P. Fontalba
Publié le 26 novembre 2021 à 12h36
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

LUTTE - En 2020 en France, les violences conjugales déclarées ont augmenté de 10%. Pour mieux accueillir les victimes et faciliter les dépôts de plaintes, la première étape indispensable consiste à former les policiers et les gendarmes qui recueillent les témoignages.

En 2020, les services de police et de gendarmerie ont enregistré une hausse de 10% sur un an des violences conjugales. Environ 87% des victimes sont des femmes, soit 139.200, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, qui ne comptabilisent pas les homicides. 

Ces policiers et gendarmes, en première ligne, suivent désormais une formation obligatoire sur la spirale des violences dans un foyer et sur l'emprise au sein d'un couple. Durant trois heures, ils apprennent à mieux les prendre en charge pour mener des auditions plus à l'écoute des victimes. "Ce sont des violences très particulières à traiter avec un véritable levier psychologique que ce soit pour la victime ou que ce soit pour la posture du fonctionnaire de police parce que c'est de l'intimité qui est dévoilée et le fonctionnaire de police doit le ressentir", explique au JT de 20H le brigadier Jean-Philippe Gorce, correspondant de l'aide aux victimes à la DDSP de Marseille. 

Libérer la parole

Franchir la porte du commissariat est parfois difficile pour les victimes. Les services de police le savent et ils se sont adaptés, faisant des violences conjugales une priorité dans les affaires à traiter. "On est les seuls, de la personne qui prend la plainte jusqu'au chef de service, sous l'autorité bien sûr du parquet, pour détecter tous les signaux qui nécessitent une enquête et ne pas passer à côté de situations difficiles", avance le commissaire Anthony, chef de la sûreté urbaine à la Division sud de Marseille. 

Dans ce commissariat, une cellule spéciale a été créée il y a deux ans. Six enquêteurs travaillent avec les victimes pour libérer leurs paroles et établir un témoignage. "Il demeure un sentiment de culpabilité par rapport à la personne qu'on aime malgré la violence, donc il y a tout un travail d'approche, de mise en confiance des victimes parce que l'outil procédural est assez lourd", reconnaît une policière. 

L'objectif pour ces enquêteurs est souvent de convaincre les victimes de porter plainte avec des preuves, enquêtes de voisinage et certificats médicaux à l'appui. Ils sont accompagnés par des psychologues et des travailleurs sociaux tout au long de la procédure. "C'est un peu comme un chemin plein de brouillard et nous on le repousse un peu sur les côtés pour avoir un peu plus de visibilité sur ce qui va se passer pour le mis en cause, pour elle au niveau personnel, financier", détaille Maryline Jauffret, intervenante sociale à la Division nord de Marseille. 

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Ces policiers s'appuient aussi sur des signalements en ligne via une plateforme qui permet de dénoncer des faits souvent par des voisins ou d'autres membres de la famille anonymement. Dans les Bouches-du-Rhône, 600 victimes sont prises en charge chaque mois par les services de police.


V. Fauroux. Reportage : P. Lefrançois, S. Fargeot, P. Fontalba

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