VIDÉO - La baisse de l'éclairage public intensifie-t-elle l'insécurité ?

La lumière, un allié indispensable pour la police. À Saint-Brieuc désormais, à minuit pile, elle disparaît. Et avec elle, tous les alentours sont plongés dans l’obscurité. Une situation qui complique les choses pour les forces de l’ordre qui patrouillent toute la nuit en voiture. "Cela fait un effet tunnel, on voit ce qui est devant nous, mais pas plus", explique le commandant Pierre Marchadour, chef du service de nuit départemental dans les Côtes-d'Armor. 

Pour surveiller les rues et les allées des communes depuis le véhicule, son équipe utilise de petites lampes individuelles. Une méthode qui ne remplace pas les lampadaires éteints, surtout lors de la recherche de suspects. "La difficulté, c'est que si avez quelqu'un qui sort d'une maison pour un cambriolage, vous êtes incapable de dire s'il est vêtu de vert, de marron ou de noir", détaille le commandant.

Les policiers sont en revanche, eux-mêmes, beaucoup plus visibles. Dans certains quartiers difficiles, ils craignent d’être plus fréquemment pris en embuscade par des assaillants qui seraient presque invisibles. Les chiffres, pourtant, ne montrent pas une augmentation de ces phénomènes, mais ce sentiment de danger existe et pas que chez les policiers. "Quand on rentre seul à pied le soir, ça fait un peu peur, donc on privilégie de rentrer à plusieurs", témoigne une jeune femme dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. Pour une autre, ça peut "vite être perturbant, parce que les voitures ne font pas forcément attention au niveau des passages piétons". 

Piétons, cyclistes et trottinette, surtout sans lumières, sont beaucoup plus vulnérables dans les villes où l'éclairage public est réduit. Cela concerne 40 % des communes françaises. Pour permettre aux citoyens d'adopter les bons réflexes, à pied ou en voiture, la sécurité routière a même publié une vidéo pour expliquer comment s'adapter. Les bilans ne sont pas encore définitifs, mais d’après la sécurité routière, dans les villes désormais non éclairées, il y a moins d'accidents, car les automobilistes y roulent moins vite.