Saint-Ouen va mettre en place un "congé menstruel" de deux jours pour les agentes de la ville.Les salariées souffrant de règles douloureuses ou d’endométriose pourront en bénéficier à partir du 27 mars.C'est une première pour une municipalité française.
Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) sera bientôt la première ville en France à expérimenter le "congé menstruel". Les agentes municipales de cette ville de plus de 50.000 habitants pourront disposer de deux jours de congé par cycle, sans délai de carence, sous réserve d'un certificat médical établissant qu'elles souffrent de règles douloureuses ou d'endométriose.
Le maire socialiste de la ville, Karim Bouamrane, avait profité de la journée internationale du droit des femmes, le 8 mars dernier, pour annoncer cette mesure sans précédent dans une commune française, qui sera effective à partir du 27 mars. "Sur les 2000 personnes qui travaillent pour la ville, nous avons 60 % de femmes", avait expliqué l'édile. "C'est en discutant avec ces agentes que je me suis rendu compte que la moitié d'entre elles souffraient en silence. (...) Je suis fier que Saint-Ouen ait initié un mouvement national, pour une avancée concrète pour le droit des femmes."
En février dernier, l'Espagne avait adopté une loi créant un "congé menstruel", une première en Europe. En France, certaines entreprises ont décidé d'elles-mêmes d'instaurer un aménagement du rythme de travail pour les femmes souffrant de règles douloureuses. À Paris, les conseillers municipaux écologistes vont déposer un vœu pour une expérimentation analogue à celle de Saint-Ouen. Plusieurs voix s'élèvent toutefois contre une généralisation d'une telle mesure, en pointant le risque d'une discrimination à l'embauche. C'est le cas de la porte-parole d'"Osez le Féminisme", Fabienne Khoury, qui y voit une "fausse bonne idée".
C'est en discutant avec ces agentes que je me suis rendu compte que la moitié d'entre elles souffraient en silence
Karim Bouamrane, maire de Saint-Ouen
L'endométriose est une maladie gynécologique chronique, qui se traduit le plus souvent par des douleurs extrêmes durant les règles ou les rapports sexuels, et qui touche en France 10% des femmes en âge de procréer. Classée comme "affection longue durée" depuis janvier 2022, elle a longtemps souffert d'un défaut de diagnostic, aggravant la pathologie, et compliquant la situation des femmes qui en souffrent. Aucun traitement curatif ne guérit de l'endométriose, seuls les douleurs peuvent être atténuées.
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