La résidence du Mail, à Marseille, sombre dans l'insécurité et l'insalubrité.Au neuvième étage de l'une des tours, les équipes de "Sept à Huit" ont rencontré un homme en fauteuil roulant qui n'a pas pu quitter son domicile depuis 3 ans.
Une spirale infernale. Ces derniers mois, la résidence marseillaise du Mail, qui compte 406 logements dans huit bâtiments - sombre dans le chaos. Les scènes de violences entre dealers au rez-de-chaussée et squatteurs dans les étages sont devenues quotidiennes. Les trafiquants, à qui les appartements abandonnés servent de QG, vont jusqu'à afficher leurs tarifs sur les murs. Tout-puissants, ils imposent aux résidents de passer par des points de contrôle avant de rejoindre leur logement.
Dans le bâtiment A, le plus dégradé de la copropriété, plus aucun ascenseur ne fonctionne. Les deux appareils sont en panne, dont un depuis trois ans. Les parties communes sont dans un état déplorable, les graffitis s'ajoutant aux cafards, à la moisissure et autres cadavres de bouteilles. Des cadavres de rats choient au bas des compteurs de gaz. Deux fois par jour, Émilie, une infirmière à domicile, monte voir son patient au neuvième étage. "On travaille essentiellement dans les quartiers nord. C’est vrai qu’il y a beaucoup d’habitations qui sont délabrées… Celle-là particulièrement", lâche-t-elle face aux caméras de Sept à Huit, dans l'enquête à regarder en tête de cet article.
Cloué à son fauteuil roulant et cantonné à son appartement
Amnesty, 92 ans, a contracté la poliomyélite quand il était petit. Depuis quelques années, cet ouvrier à la retraite, qui vit seul dans son trois pièces, est paralysé des jambes. Sans ascenseur dans sa tour, cloué à son fauteuil roulant, il n’est pas sorti de chez lui depuis 3 ans. Son infirmière, son aide à domicile et ses enfants sont ses seuls liens avec l’extérieur. "Voilà, tout ce que je peux faire", se désespère le retraité en se rapprochant de sa fenêtre. "Je vois le toit de l’école là-bas, mais je ne peux pas voir le bas du bâtiment ni la route. Je ne peux plus le voir en bas de chez moi", ajoute-t-il, la voix brisée. "Réfléchissez qu’il y ait le feu. C’est énorme ce que je suis en train de vivre", souligne-t-il encore. Si une telle situation venait à se présenter, il essaierait "de crier comme un lapin, ou quelque chose dans ce goût-là", ironise-t-il.
Une immense désillusion
Comme lui, Mohamed habite dans ce bâtiment A. Arrivé en 2019, il est l'un des quatre propriétaires qui habitent encore dans leur logement. À l'époque de son installation, l’immeuble n’était pas aussi dégradé : les ascenseurs fonctionnaient et les parties communes étaient nettoyées. Il a alors cru faire une bonne affaire en achetant, pour 40.000 euros, un 3 pièces avec vue sur la baie de Marseille.
L’accession à la propriété était un rêve pour cet Algérien arrivé en France il y a dix ans. "J’ai pensé au plus important : avoir une maison", raconte-t-il à TF1. Son rêve s'est rapidement transformé en cauchemar. Désormais, il n’a plus qu’un souhait : partir du Mail. Mais son appartement a perdu de la valeur et n'est plus estimé qu'à 20.000 €. "J'ai réfléchi à vendre. Mais je ne veux pas vendre dans cet état. Et où va-t-on partir ? Je suis propriétaire et il faudrait que je redevienne locataire ? Ce n’est pas faisable", affirme-t-il. "Je ne l’accepte pas", martèle-t-il.
Bon an mal an, le propriétaire désabusé continue de payer ses charges, 585 euros par trimestre. Une ligne le révolte tout particulièrement. "On me demande de payer les charges d’ascenseurs, 64 euros...", met-il en avant. "On a un papier pour payer les charges des syndics, mais on n’a pas de syndics, pas de services", fustige-t-il.
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