VIDÉO - Le fléau de l'insécurité dans les transports : "Je baisse le regard histoire de ne pas me faire remarquer"

V. F | Reportage F. Agnès, Q.Danjou
Publié le 24 décembre 2021 à 9h50, mis à jour le 24 décembre 2021 à 10h19

Source : JT 20h Semaine

ENQUÊTE - Selon une étude, le sentiment d'insécurité dans les transports en commun concerne surtout les femmes. Et ça se traduit dans leurs comportements. Elles sont moins nombreuses le soir, ainsi que sur certaines lignes.

Une femme sur deux affirme ressentir de l'insécurité lorsqu'elles empruntent les transports en commun, selon une étude publiée cette semaine. "7% des femmes utilisatrices des transports ne s'y sentent jamais en sécurité contre 4% des hommes", relève aussi cette étude, dont les auteurs rappellent que les violences à leur encontre "semblent être sous-estimées" par les statistiques officielles. Car selon eux, de nombreux comportements pouvant être qualifiés "d'intimidants ou de sexistes" (regards insistants, tentative de drague ...) ne sont pas pris en compte.

En conséquence, de nombreuses femmes qui déclarent se sentir en insécurité mettent en place une stratégie d'évitement. Certaines utilisatrices vont ainsi s'abstenir de prendre les transports après une certaine heure, comme a pu le constater le JT de TF1. "Quand on est une fille et qu'on est toute seule le soir, très tard, ça fait peur", confie par exemple une jeune femme dans le reportage en tête de cet article. "C'est surtout des sons qui me mettent en insécurité, si j'entends un pas très pressé derrière moi ou des choses comme ça. Ça, c'est dans le métro ou en sortant du métro", indique une autre passagère.

Composer le 31 177

Camille, elle, a toujours dans son sac de quoi se défendre. "Je ne vais jamais sortir sans mon spray. Je fais très attention, je préviens mes proches... à quelle heure j'arrive, à quelle heure je pars", fait savoir la jeune femme. Au fil des heures, lorsque les quais du RER ou du métro s'éclaircissent, le sentiment d'appréhension monte d'un cran, y compris pour les hommes. Quatre sur dix affirment se sentir également en insécurité. "Il y a toujours des embrouilles", souligne un usager. "La racaille, ils arrachent les téléphones", raconte encore un autre. 

Puis, quand la soirée est bien installée, les femmes sont désormais en minorité. Résultat, Aleïna comme beaucoup d'autres se fait de plus en plus discrète. "J'essaye de baisser le regard et de ne pas trop regarder à droite ou à gauche, histoire de ne pas me faire remarquer. On ne devrait pas avoir besoin de faire ça", regrette-t-elle. 

Peu le savent, mais sur les quais RATP et SNCF, partout en France, des bornes sont là en cas de problème. On peut aussi appeler le 31 17 ou composer le 31 177 par SMS pour demander de l'aide, 7 jours sur 7. En région, des dispositifs existent aussi, notamment dans les bus. À Toulouse, à partir de 21h, il est par exemple possible de sortir entre deux arrêts. "C'est une super idée parce que parfois j'ai peur la nuit et du coup, ça nous évite de marcher davantage pour rentrer chez soi et d'avoir moins de chances de se faire agresser", se félicite une jeune fille. Ce dispositif, expérimenté dans de nombreuses villes en France, semble en tout cas faire ses preuves.


V. F | Reportage F. Agnès, Q.Danjou

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