VIDÉO - Le mouvement des Gilets jaunes a débuté il y a six mois : revivez les moments forts en images

par Mathilde ROCHE
Publié le 17 mai 2019 à 18h52
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Source : Sujet TF1 Info

EN IMAGES - Entre le début de l'occupation des ronds-points en novembre dernier et les derniers "actes", le mouvement des Gilets jaunes a six mois jour pour jour vendredi. LCI revient en images sur les moments forts qui ont ponctué cette contestation populaire.

Le 17 novembre 2018, un appel à la mobilisation né sur les réseaux sociaux se concrétisait dans la rue par le premier "acte" des Gilets jaunes. Ce vendredi 17 mai, six mois plus tard, le mouvement de contestation se poursuit. Des ronds-points aux nombreuses manifestations parisiennes, ces mobilisations ont été le théâtre d'affrontements particulièrement violents, causant des centaines de blessés tant chez les forces de l'ordre que parmi les manifestants. Chaque samedi de rassemblement a connu son lot d'images fortes. Mises bout à bout, elles retracent ces six mois de contestation sociale sans précédent en France.

Des rond-points aux Champs-Elysées

Le 17 novembre, date du premier acte des Gilets jaunes, une manifestante est tuée sur le rond-point de Pont-de-Beauvoisin. Chantal Mazet meurt percutée par une automobiliste prise de panique dans un blocage de voitures alors qu'elle tente de conduire sa fille à l'hôpital. Partout en France, 288.000 personnes se sont donné rendez-vous pour protester contre la hausse du carburant.

Dès l'acte II, le 24 novembre, les Gilets jaunes appellent à défiler à Paris. Les Champs-Elysées deviennent le lieu de rendez-vous privilégié des contestataires. La célèbre avenue voit s'affronter forces de l'ordre et manifestants, dans de grands nuages de gaz lacrymogène. Les vitres des commerces et restaurants sont brisées, le matériel urbain dégradé. Le 1er décembre, lors de l'acte III, l'arc de Triomphe est saccagé par les Gilets jaunes. Statues détruites, oeuvre brisées, mobilier dégradé, tags, etc. Les dégâts se chiffrent à plusieurs centaines de milliers d'euros. Le monument a été entièrement restauré depuis.

Le samedi 8 décembre, lors de l'acte IV, des Gilets jaunes miment l'arrestation des étudiants de Mantes-la-Jolie, ayant fait polémique deux jours plus tôt. Dans plusieurs villes de France, ils se mettent à genoux, mains sur la tête, pour dénoncer ce que les lycéens ont subi. Toujours ce 8 décembre, à Paris, un face à face entre une activiste habillée en Marianne et une gendarme devient emblématique.

Lors du samedi 22 décembre, les Gilets jaunes changent de parcours et prennent d'assaut la butte Montmartre. Plus tard ce jour-là, alors que la situation dégénère aux abords des Champs-Elysées, un policier dégaine son arme de service lors d'une altercation. Il n'y a aucun blessé, et si les images sont d'abord interprétées comme une potentielle bavure, le sang-froid du policier sera ensuite loué.

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Violence policière et démobilisation

En 2019, le mouvement continue : le 5 janvier, des Gilets jaunes forcent les portes du secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement avec un chariot élévateur, forçant Benjamin Griveaux à évacuer ses bureaux. Le même jour, Christophe Dettinger est filmé en train de boxer un policier. Les vidéos de la scène deviennent virales, divisant l'opinion des Gilets jaunes. Arrêté quelques jours plus tard, Christophe Dettinger a été condamné à un an de prison ferme.

Dix semaines après le début du mouvement, Jérôme Rodrigues est éborgné le 26 janvier, selon son avocat, par un tir de lanceurs de balles de défense (LBD) des forces de l'ordre. Une arme dont les effets font de plus en plus polémique au cours des mois. De nombreux Gilets jaunes mutilés lors des manifestations dénoncent les violences policières. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 2.448 manifestants ont été blessés entre le 17 novembre et le 13 mai. Selon le décompte du journaliste indépendant David Dufresne, qui recense les incidents sur Twitter, 24 d'entre eux ont été éborgnés et cinq ont eu la main arrachée. De leur côté, les forces de l'ordre dénombre 1.797 blessés pendant ou en marge des manifestations, selon la place Beauvau.

L'acte 18, le 16 mars, marque un nouvel épisode de violences sur les Champs-Elysées. Des restaurants et commerces sont de nouveaux pillés. Le célèbre Fouquet's, symbole de l'élite parisienne, est incendié. Le samedi suivant, le 23 mars, Geneviève Legay est blessée à la tête par un policier, à Nice. La militante de 73 ans du collectif "Attac" est restée deux mois à l'hôpital, son oreille interne ayant été gravement endommagée.

Le 1er mai, jour de la Fête du travail, le défilé de Gilets jaunes, syndicats et Black Blocks dégénère à Paris, aux alentours de la place d'Italie. Christophe Castaner qualifie "d'attaque" une intrusion de manifestants dans l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, déclenchant une polémique. Les enquêtes concordantes des médias remontant le déroulement des faits a montré que les manifestants avaient plutôt tenté de se réfugier dans l'hôpital pour échapper aux forces de l'ordre. Lors du dernier acte, le 11 mai, les Gilets jaunes n'étaient plus que 18.600 à défiler en France le 11 mai, contre 288.000 personnes lors de l'Acte I.


Mathilde ROCHE

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