Le pape François est en visite à Marseille ces 22 et 23 septembre.Un événement "qui dépasse de très loin l'Église catholique", selon le maire (DGV) de Marseille, Benoît Payan.Il a répondu par Marie-Sophie Lacarrau dans le journal de 13 heures de TF1.
Marie-Sophie Lacarrau : Vous accueillerez personnellement le pape ce samedi au Pharo. Savez-vous comment vous allez le saluer, et comment vous allez l'appeler ?
Benoît Payan : Je vais l'accueillir ce vendredi à l'aéroport et j'irai ensuite avec lui à Notre-Dame de la Garde. Samedi aura lieu la messe dans le stade Vélodrome. Quand on s'adresse au pape, on lui dit "Votre Sainteté". Et quand on parle de lui, on dit "Sa Sainteté". Ce sont les usages du Vatican et de l'Église catholique.
Il y a un énorme enjeu de sécurité autour de cette visite : 5.000 policiers mobilisés, 1.000 agents privés, les plaques d'égout qui seront scellées sur le parcours de la papamobile... C'est le plus grand événement que vous ayez eu à gérer ?
Oui, c'est un défi gigantesque. Marseille va être le centre du monde, le centre de la planète. C'est évidemment le plus grand défi qu'on ait eu à gérer. Vous avez parfaitement raison de le souligner. Demain, à Marseille, nous serons 1 .150. 000. C'est la première fois dans l'histoire de cette ville qu'il y aura autant d'âmes humaines au même endroit. Ça n'a jamais existé. La dernière fois, c'était en 1.533. C'était Clément VII qui mariait sa nièce Catherine de Médicis, qui allait épouser le futur Henri II. Donc vous imaginez bien qu'on n'en garde pas beaucoup de traces. C'est un événement considérable pour lequel on travaille beaucoup, pour lequel on s'est préparé, parce qu'il dépasse d'ailleurs de très loin les croyants et l'Église catholique. C'est vraiment un message universel que le pape vient délivrer à Marseille.
Sur la polémique du coût de cette visite, on n'arrive pas à avoir le chiffre. Alors, combien, et qui paie ?
Je n'ai pas vu qu'il y avait une polémique sur le coût de cette visite. Quand le pape me demande le Pharo, je lui facture le Pharo. Quand le pape veut aller au stade Vélodrome, on lui facture le stade Vélodrome. Il n'y a pas d'argent public dans tout ça. Ce qui serait déplacé, c'est qu'en effet, il y ait de l'argent public qui soit versé pour faire cadeau du Pharo, pour faire cadeau du stade Vélodrome. Ce n'est pas du tout notre cas. Bien au contraire, le pape a cherché des mécènes, des gens qui ont pu lui donner de l'argent. Le pape et le Vatican ont mis les deniers du culte dans la location de tous ces événements, de toutes ces infrastructures. Parce que moi, je fais très attention, bien évidemment, à l'argent des Marseillais. Mais ce n'est pas parce qu'on lui facture les choses qu'on ne va pas l'accueillir avec dignité.
Quand le pape dit qu'il ne vient pas en France mais qu'il vient à Marseille, qu'est-ce que cela signifie pour vous ?
Il le dit et il le redit. En fait, il veut dire qu'il veut voir le peuple. Évidemment, dans un voyage d'État venant à Paris, le pape aurait été quelque part un peu contraint par les ors du Palais de la République, par le protocole républicain. Vous savez que quand la France accueille un chef d'État, tout ça est très codifié. Lui ne voulait pas ça. Il voulait rencontrer des gens. Il veut voir des Marseillais. Il sait que cette ville est le creuset du commencement de la France. C'est une ville qui a 2.600 ans, qui est plus vieille que la France et qui est un melting pot, qui est quelque chose de très particulier. Et il voulait une visite populaire. C'est pour cette raison qu'il a choisi Marseille, parce qu'il va y voir des gens. Il va se promener dans la rue, il va aller en papamobile sur le Prado et il va entrer dans le stade en papamobile. Il va faire le tour du stade. On parle de cette messe dans le stade Vélodrome, des gens s'y affairent tous les jours pour préparer le stade, mais c'est une messe qui sera à nulle autre pareil, parce que ça va être une messe à la Marseillaise, très particulière, où tout le monde est le bienvenu. Il y aura des croyants, des non-croyants. Ça va être surtout un très bel événement.