"J’ai craché plein de morceaux de dents, du sang…", le témoignage glaçant de Sandrine Bonnaire sur les violences conjugales

Publié le 26 novembre 2019 à 8h42, mis à jour le 26 novembre 2019 à 13h40

Source : Quotidien

VIOLENCES CONJUGALES - Sandrine Bonnaire était à la marche contre les violences faites aux femmes samedi à Paris. Pour la première fois, au micro de Quotidien, l'actrice témoigne des violences conjugales qu'elle a subies dans le passé.

La marche contre les violences faites aux femmes, samedi 23 novembre, a été émaillée de moments forts en émotion. A Paris, au moins 49 000 personnes se sont réunies pour soutenir cette cause selon le décompte du cabinet indépendant Occurence. Selon les organisatrices du collectif #NousToutes, 100 000 personnes ont défilé rien que dans la capitale.

"Je suis là pour soutenir ce message : il faut arrêter avec la violence, il y a d'autres moyens de s'exprimer. Je suis aussi là parce que ça m'est arrivé il y a 20 ans". L'actrice française Sandrine Bonnaire, interviewée au milieu de la foule par l'équipe de Quotidien, a commencé par ces mots un long témoignage, poignant, diffusé à la télévision lundi soir.

Il était encore là, il m'a apporté une serviette éponge qui s'est immédiatement remplie de sang.
Sandrine Bonnaire, actrice française

"C'est un homme avec qui j'ai vécu pendant 4 ans. Je n'ai pas subi des violences à répétition, c'est quelqu'un qui a pété les plombs", précise la comédienne. "Il m'a strangulée contre un mur. J'ai essayé de me défendre mais je suis tombée dans les pommes. Je me suis retrouvée deux mètres plus loin avec le visage complètement de travers, avec la langue en lambeaux comme du tissu qu'on découpe, avec huit dents de cassées, une ouverture au menton. Je me suis réveillée, j'ai craché plein de morceaux de dents, du sang. Il était encore là, il m'a apporté une serviette éponge qui s'est immédiatement remplie de sang. Je suis allée me regarder dans le miroir et j'avais le visage comme ça", décrit Sandrine Bonnaire, en mimant le déplacement de sa mâchoire sur le côté.

Aujourd'hui, l'actrice explique avoir "tous les os du visage cassé, deux plaques de titanes dans la mâchoire". Lors de son premier témoignage auprès du grand public, en octobre dernier, l'actrice précisait avoir eu une triple fracture de la mâchoire suite à cet épisode d'une violence inouïe.

La personne a pris deux ans de sursis seulement
Sandrine Bonnaire, actrice française

Après avoir demandé à son compagnon de l'époque "qu'est ce que tu m'as fait ?", celui-ci lui répond qu'elle est tombée. "Vu que je m'étais évanouie, je l'ai cru sur le moment", admet Sandrine Bonnaire dans la même séquence. Dans son passage chez France 24 ce lundi pour livrer le même témoignage, l'actrice a livré encore plus de détails sur le mensonge de son ex-compagnon et son propre déni. "Il m'a dit que j'étais tombée. Je l'ai cru bien sûr puisque ça faisait trois ans et demi que je vivais avec lui. Il n'y avait jamais eu de prémices de violences, c'était quelqu'un d'assez calme. Aucun signe alarmant dans le passé. Et donc je l'ai cru", explique-t-elle.

"Puis les médecins m'ont dit que des fractures comme celles que j'avais provenaient d'accident de voiture, ou chez un enfant qui passait par-dessus un guidon sur du béton", continue-t-elle. "Puis le médecin m'a affirmé que j'avais pris un coup, qu'on m'avait frappée, du coup, j'ai porté plainte".

"La personne a pris deux ans de sursis seulement, avec une condamnation financière importante vu qu'il a fallu mettre 35 000 euros dans mes soins dentaires, plus 20 000 euros dans une thérapie car j'étais très traumatisée", confie l'actrice. Malgré une condamnation légère, Sandrine Bonnaire assure "bien sûr qu'il faut faire appel à la justice".

"Je n'ai jamais voulu en parler car je suis souvent restée discrète sur ma vie, finalement je suis pas tant là pour mon histoire personnelle, je suis surtout là pour encourager ces autres femmes à parler", assure Sandrine Bonnaire. Toujours au micro de Quotidien, elle raconte ensuite une dernière anecdote, datant du jour même. Se rendant en taxi à la marche contre les violences faites aux femmes, elle en explique l'objectif au chauffeur, qui réplique alors "certaines le méritent vous savez, y'en a qui sont hystériques".

Consternée par cette confrontation, l'actrice se demande si le discours du conducteur aurait été différent avec un autre homme dans la voiture pour le remettre à sa place. "Parfois la parole des hommes est plus importante pour que d'autres hommes entendent", explique l'actrice. "Sinon c'est un discours de femmes, et tant que ce sera un 'discours de bonnes femmes' les choses n'avanceront pas. Donc on a besoin des hommes... et les hommes, je continue de les aimer ! C'est très important", a-t-elle conclu dans un sourire.


La rédaction de TF1info

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