VIDÉO - Amiens : des goélands "agressifs" exaspèrent les habitants

Léa Prati | Reportage V. Lamhaut, T. Chartier
Publié le 5 août 2022 à 9h47

Source : JT 13h Semaine

La ville d'Amiens (Somme) est envahie par les goélands argentés depuis une dizaine d'années.
Les habitants ne supportent la présence des volatiles, qui émettent cris et fientes.
Ils tentent donc de trouver des solutions pour limiter la prolifération de ces oiseaux envahissants.

Le problème prend de plus en plus d'ampleur. Depuis une dizaine d'années, les goélands argentés se la jouent citadins et ont envahi les rues de la ville d'Amiens (Somme). Habituellement plus habitués aux falaises, aux baies et aux villes côtières, ces grands oiseaux marins sont attirés par la nourriture et les décharges situées aux alentours de la ville. Mais les habitants ont du mal à cohabiter avec ces oiseaux noirs et blancs aux hurlements stridents. 

Cris, fientes, saccages de poubelles... Les nuisances sont multiples. En plus de cela, "ils sont plutôt agressifs", explique une habitante à l'équipe du 13H de TF1. "Ça apporte des nuisances", ajoute une seconde. Mais comment expliquer leur présence en ville ? Selon la Ligue de protection des oiseaux (LPO), ce sont "les déchets, la nourriture et les poubelles" qui les attirent. La présence d'une zone d'enfouissement à Boves et Saint-en-Amiénois, non loin d'Amiens, n'arrange pas les choses. D'autant qu'à cause de la diminution des zones naturelles, les goélands viennent là où la nourriture foisonne, quitte à s'éloigner des littoraux.  

Et, depuis 2008, leur nombre ne cesse d'augmenter, les effectifs locaux étant d'ailleurs "gonflés par les migrateurs, après la saison de reproduction", comme l'explique l'Observatoire Picardie Nature sur son site. Alors pour les d'habitants, ç'en est trop. "En bord de mer, ils sont nombreux, c'est là qu'on a l'habitude de les voir. Dans le centre-ville, ce n'est pas normal. Cela crée un phénomène de prudence", explique Michelle Jolly, présidente du comité de quartier Saint-Anne Faubourg de Noyon, à Amiens. "Il suffit de lever les yeux au ciel pour voir leur présence."

Une espèce protégée

De son côté, Justine s'accommode très mal de ses voisins encombrants. "La nuit, lorsqu'on ouvre la fenêtre, on les entend à 5h30-6h et mon fils se réveille très tôt à cause des bruits des goélands", détaille-t-elle. "C'est assez intense". Son mari a un autre problème, car il doit constamment laver ses deux voitures, ce qui lui coûte 50 euros par mois. Son voisin, lui aussi, n'en peut plus de retrouver sa voiture repeinte.

Mais le goéland argenté est une espèce protégée depuis un arrêté ministériel de 2009. Il est donc impossible de s'en débarrasser. Michelle Jolly, elle, évoque la stérilisation comme solution possible. Selon elle, "cela permettrait de stabiliser la reproduction des goélands." Mais la procédure est un véritable parcours du combattant administratif : pour la réaliser, il faut obtenir une autorisation des services de l'État après un avis de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement des Hauts-de-France. Malgré tout, cette méthode - qui consiste à détruire les œufs ou les nids vides - est aujourd'hui possible, mais elle est limitée à seulement deux mois dans l'année.

Malheureusement, la stérilisation ne constitue qu'une solution à court terme et n'empêche pas la prolifération de ces oiseaux assez invasifs. À plus long terme, l'objectif serait donc d'empêcher les goélands d'élire domicile à Amiens. Pour cela, la municipalité estime qu'un travail en amont - notamment de sensibilisation et de nettoyage - est nécessaire afin de limiter la présence de déchets et de nourriture, qui attirent les oiseaux.


Léa Prati | Reportage V. Lamhaut, T. Chartier

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