Les parents, insupportables supporters qui se prennent pour des coachs

Emilie Roussey | Vidéo Jean-Marie Bagayoko, Bruno Poizeul et Fabrice Maillard
Publié le 19 avril 2022 à 12h20

Source : JT 20h WE

Tous les week-ends, des clubs de sport constatent des débordements aux abords des terrains.
Un club francilien a décidé d’annuler les entrainements pendant une semaine pour protester contre l’agressivité de certains parents.
Cette agressivité se retrouve aussi dans le milieu scolaire.

Hors de question que leurs enfants jouent mal, ratent une passe ou perdent un match. Sur le bord de ce terrain de foot, les parents sont présents pour scruter le match où jouent leurs enfants. "Je vis le match à fond, comme si c’était nous, ce sont nos enfants, ça nous appartient ce match-là, on vient pour gagner, on ne crie pas pour rien, il faut qu’il y ait du résultat", raconte l’un d’entre eux dans le reportage de TF1 en tête d'article. 

Mais quand les parents veulent prendre la place du coach, le match peut rapidement tourner au vinaigre. "Si jamais ça déborde, que je vois qu’ils prennent trop le dessus, je les calme en leur disant que leur fils ne pourra pas jouer pendant le match parce que ça va les pénaliser", explique Raymond Tchaye, président du H2T-Football Academy.

Des agressions verbales

À force de débordements, le club de foot de Boulogne Billancourt a pris une décision rare cette semaine. Le club a supprimé tous ses entrainements en raison du comportement agressif de deux parents furieux de voir leur champion sur le banc des remplaçants. "On parle d’agressions verbales de personnes qui se sont permis de propos déplacés auprès de coachs ou de dirigeants", précise Pascal Quatrehomme, le président de l’Athletic Club de Boulogne Billancourt, soulignant que sont pourtant organisées "des réunions plénières en début d’année avec un bon nombre de parents de chaque catégorie pour leur expliquer qu’on ne va pas tous en faire des Kylian MBappé".

Ce comportement à l’égard de leurs enfants pourrait s’expliquer par "l’envie de donner le meilleur pour eux, l’envie qu’ils réussissent, qu’ils soient bons dans un domaine, meilleurs que les autres", analyse Lee-Ann d’Alexandry, psychologue. Mais cette bonne intention finit par devenir "contre-productive", poursuit la spécialiste. 

Des stages pour les parents

Cette course à la performance existe aussi à l’école, du plus jeune âge jusqu’au supérieur, "car il y a des enjeux forts vis-à-vis de la réussite des élèves", explique une directrice d’école. 

Depuis une dizaine d’années, il existe des stages destinés aux parents condamnés pour agressions auprès de professeurs. Le dispositif semble faire ses preuves et pourrait s’étendre au domaine du football, afin de faire en sorte qu’il reste un jeu d’enfants. 


Emilie Roussey | Vidéo Jean-Marie Bagayoko, Bruno Poizeul et Fabrice Maillard

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