Record d'impacts de foudre en juin : quels risques a-t-on d'être frappé ?

Publié le 24 juin 2022 à 18h16

Source : JT 13h Semaine

Depuis le début du mois, plus de 180.000 impacts au sol ont été recensés dans l’Hexagone, du jamais vu pour un mois de juin.
On vous éclaire sur ce phénomène et ses risques pour l'homme.

Au mauvais endroit, au mauvais moment. D'après les estimations disponibles, entre 100 à 200 personnes seraient frappées par la foudre en moyenne chaque année en France, le plus souvent en juillet et août, les deux mois les plus orageux de l'année, qui coïncident aussi avec la période des activités de plein air. Retour sur ce phénomène alors que depuis le début du mois, plus de 180.000 impacts au sol ont été recensés dans l’Hexagone, du jamais vu pour un mois de juin depuis le début des relevés en 1989.

La mécanique céleste de la foudre

La foudre se traduit par une détonation (le tonnerre) précédée d’un éclair, qui libère une décharge électrique correspondant à une tension de 100 millions de volts, et à une température de 30.000 degrés Celsius. Cet éclair peut faire jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres de long - mais en général entre 100 mètres et 20 kilomètres -, et se déplace à la vitesse de 40.000 kilomètres par seconde. Par nature imprévisible, ce phénomène météorologique prend racine à l’intérieur des cumulo-nimbus, du fait des mouvements ascendants et descendants de l’air qui provoquent une polarisation du nuage, qui devient négatif à sa base et positif à son sommet. Lorsqu'il est suffisamment chargé, un courant électrique naît. 

La foudre tue moins qu’on ne le croit

D’après certaines études, seulement 10% des personnes frappées par la foudre décèdent à la suite du choc, contrairement à l’idée reçue. "Lorsque la personne survit, on parle plutôt de fulguration, de la même manière que pour une décharge électrique, on fait le distinguo entre électrocuté ou électrisé", précise Michel Koutmatzoff, le président de l’association Protection foudre, joint par TF1Info.

L'effet de la foudre sur l’organisme humain dépend de la façon dont celle-ci l’atteint. On distingue ainsi trois types de choc. Le foudroiement par choc direct, quand la foudre se décharge directement sur la victime. L’électrisation par tension de pas, lorsque la foudre frappe la terre et que le courant se diffuse dans le sol autour du point d’impact. Et enfin, la tension de contact, quand la personne est en contact avec un élément conducteur lui-même foudroyé.

Quels sont les effets sur le corps humain ?

Concrètement, si le courant ne touche le corps qu’en surface, cela va causer des brûlures superficielles plus ou moins graves. Mais il peut aussi passer à travers le corps et provoquer une électrocution mortelle ou des lésions profondes, qu’elles soient cardiovasculaires ou neurologiques. Il existe également un risque important de lésions oculaires ou auditives et d’accidents secondaires. Bien souvent, ces séquelles s’accompagnent d’un traumatisme. "Certaines personnes n’osent plus sortir de chez elles dès que l’orage gronde", souligne Michel Koutmatzoff.

Où frappe-t-elle le plus en France ?

Si aucune région n’est épargnée, les relevés d’impacts montrent cependant des disparités géographiques. "En termes de fréquence, le risque est théoriquement plus élevé en Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans le Sud-Ouest et le Nord-Est. La Bretagne est plus épargnée par les éclairs, ce qui ne veut pas dire que le risque est nul", nous indique Stéphane Pédeboy, directeur technique chez Météorage, une filiale privée de Météo France spécialisée dans la prévention des risques liés aux orages D'après cet organisme ainsi, "la ville de Nîmes est 30 fois plus foudroyée que celle de Quimper". Depuis le début du mois, selon chiffres de Météorage, ce sont les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Bourgogne-Franche-Comté qui ont été les plus foudroyées. 

Comment se protéger face ce danger ?

Les accidents dus à la foudre se produisent généralement en plein air, à la campagne ou en montagne. "C’est ce qu’on appelle l’effet de pointe, le courant électrique est attiré par les objets pointus", explique Michel Koutmatzoff. Certaines précautions permettent de réduire les risques de fulguration. "La première mesure de sécurité consiste à consulter la météo avant d’entreprendre toute activité d’extérieur, et d’éviter de sortir durant un orage. Si c'est le cas, il ne faut surtout pas s’abriter sous un arbre et éviter de porter un objet métallique au-dessus de sa tête", conseille-t-il.


Matthieu DELACHARLERY

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