DÉPENDANCE ? - Des addictologues montent au créneau contre la multiplication des sirops, yaourts et bonbons au goût de cocktail sans alcool. Ils craignent que ceux-ci représentent pour les jeunes un premier pas vers les produits alcoolisés.
Après l'interdiction des cigarettes en chocolat, les défenseurs de la lutte contre les addictions s'en prennent aux yaourts, sirops et autres bonbons au goût de cocktails, type mojito, la mixture la plus consommée l'été en France. Alors qu'ils ne contiennent pas d'alcool, ces produits pourraient cependant inciter les jeunes à y goûter, selon les opposants. Les parents s'interrogent et les spécialistes, eux, s'inquiètent. Ils redoutent un impact à long terme sur les enfants.
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"C'est tout nouveau, mais ça fait référence à un cocktail, donc on n'en achète pas, explique cette maman accompagnée de ses deux enfants. Cela prête déjà à confusion par rapport à un cocktail." Du côté des professionnels de santé, l'interrogation et les doutes sont également très forts. "Le risque pourrait s'appeler 'risque Madeleine de Proust', souligne William Lowenstein, président de SOS Addictions. C'est à dire que quand on habitue un enfant à un goût et que ce goût est agréable, il va rester toute la vie. Bien sûr, ces bonbons sont sans alcool mais par contre l'idée est : 'quand vous serez grands, gardez ce goût et surtout retrouvez-le avec du vrai alcool."
Publicité indirecte
Le goût alcool fait vendre, alors tout le monde s'y met. Il y a même du thé et des produits cosmétiques. Une pratique qui représente une forme de banalisation de l'alcool, comme le tabac il y a quelques années. "Il faut arrêter de donner des bonnes images de ces produits", insiste de docteur Lowenstein. La loi n'interdit pas la vente de ces produits, mais considérés comme de la publicité indirecte ils devraient mentionner que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé.