Obligation vaccinale : les soignants récalcitrants déchirés entre "amour du métier" et "besoin d'être rassurés"

Léa LUCAS avec TF1
Publié le 6 août 2021 à 12h23

Source : JT 20h Semaine

BLOUSE BLANCHE - L'obligation vaccinale pour les soignants a été validée par le Conseil constitutionnel ce jeudi afin d'entrer en vigueur à partir du 15 septembre. Une décision encore loin de faire l'unanimité.

Les Sages ont tranché. Les soignants n'ont désormais plus le choix : pour continuer d'exercer auprès de patients fragiles, ils devront se faire vacciner avant le 15 septembre. Dans une clinique du nord de la France, cette décision a convaincu certains soignants non-vaccinés de sauter le pas. 

C'est le cas notamment d'Océane Dubois, infirmière :"J'ai changé d'avis puisque j'y suis désormais obligée pour le travail", relate-t-elle pour TF1 dans le reportage en tête d'article. "Je ne me voyais pas arrêter d'être infirmière, car j'aime mon métier. Je ne me voyais pas changer de branche."

"On ne comprend pas pourquoi on nous oblige"

Mais, tous ne semblent pas prêts à fléchir face à cette injonction vaccinale. "Je ne suis pas contre les vaccins, mais contre l'obligation vaccinale", confie Marie-Line Mgadmi, aide-soignante à l'Hôpital de la Timone à Marseille, pour LCI. "Nous on a peur, on a besoin d'être rassurés. Cette peur est justifiée, il y a beaucoup de contradictions sur ce vaccin. On ne comprend pas pourquoi on nous oblige directement. On aurait voulu que le Président envoie des personnes compétentes des laboratoires pour nous expliquer qu'il n'y a pas d'effets secondaires, que nous ne risquons rien. L'information dans un premier temps."

Ainsi, en prenant la décision de leur forcer la main, une partie d'entre eux se braque. "On nous dit : 'Soit vous vous faites vacciner, soit on vous suspend votre salaire, soit on vous vire'. Il y a peut-être d'autres méthodes en 2021 que de réprimander les soignants de la sorte. L'année dernière, on nous applaudissait", se remémore tristement la jeune femme.

À l'approche de la date fatidique, les directions des établissements de santé tentent ainsi de renforcer le dialogue pour convaincre les derniers soignants récalcitrants. "Nous avons commencé à rencontrer ces personnes pour essayer de comprendre leurs réticences, leurs positionnements et les inciter à la vaccination", explique la directrice de la Polyclinique du parc (Nord). 

Appel à la grève le 7 août

En vain. Certains soignants appellent tout de même à poursuivre les manifestations pour contester la décision des Sages ce samedi 7 août partout en France. La Fédération SUD Santé Sociaux a en effet déposé un préavis de grève à partir du 4 août, pour une durée d'un mois, afin de protester contre cette vaccination obligatoire pour les professionnels de santé.

À noter que dès lundi 9 août, patients et visiteurs ne pourront plus pénétrer dans un établissement de santé sans pass sanitaire, sauf en cas d'urgence. Les visites de personnes en fin de vie seront toutefois tolérées sous certaines conditions. "Il y a aura une entrée dédiée afin de filtrer toutes les personnes qui entrent, que ce soit les patients ou le personnel, pour que personne n'échappe au contrôle du pass sanitaire", précise le médecin rééducateur François Fromont dans la clinique du Nord. 


Léa LUCAS avec TF1

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