"On rendra les clés (...) quand la justice aura décidé", assurent les squatteurs de Saint-Honoré-les-Bains

par Hamza HIZZIR
Publié le 15 septembre 2020 à 14h58

Source : TF1 Info

UBUESQUE - Après la maison squattée à Théoule-sur-mer la semaine dernière, d'autres propriétaires ont eu la même mauvaise surprise, dans la Nièvre cette fois. Connaissant bien leurs droits, les squatteurs refusent de quitter les lieux et attendent une décision de justice.

"J'ai réagi tout de suite après la situation de Théoule puisque nous avons une modification de la loi dès demain. Ces cas sont choquants", a déclaré, ce lundi 15 septembre sur LCI, Emmanuel Wargon, ministre déléguée au Logement. La "situation de Théoule" ? En fait, l'occupation par des squatteurs durant près de trois semaines d'une propriété située à Théoule-sur-Mer (Alpes Maritimes), jusqu'à leur expulsion récente. Mais depuis, un autre cas a été mis au jour samedi dernier, celui d'une résidence secondaire à Saint-Honoré-les-Bains (Nièvre), occupée par trois squatteurs, en l'absence de la propriétaire. 

L'un des trois occupants a été pris en charge samedi dernier par la Croix-Rouge mais le couple, âgé d'une quarantaine d'années, refuse de partir et ne peut être délogé par les gendarmes. "Je pars aujourd'hui du principe qu'il y a une loi. La morale n'est pas punissable. Ma femme a vécu plein de choses morales qui n'étaient pas punissables. Je ne vois pas pourquoi nous serions punis pour la morale. On va attendre que la justice fasse son travail et quand elle aura décidé, nous, on libérera les lieux et on rendra les clés sans problèmes", explique l'un d'eux à TF1.

Le voisinage s'inquiète

La loi stipule en effet que, passé un délai de 48 heures sur place, des squatteurs ne peuvent plus être expulsés par les forces de l'ordre, et ce même si l'occupation en soi est illégale. La maison en question appartient depuis de longues années à une dame qui n'y vit plus car elle vient d'être placée en Ehpad en région parisienne. C'est son fils, le propriétaire légal dans la situation présente, et sa compagne qui ont tenté, avec le maire de ce village de 750 habitants, de faire quitter les lieux aux occupants, ce qui a occasionné une vive altercation, devenue virale sur Facebook et authentifiée par l'édile.

Depuis, le voisinage, d'abord "sidéré", s'inquiète. "Tous les soirs quand je rentre chez moi, je fais le tour de la maison, de la cave, pour voir si on ne m'a pas forcé la porte", confie l'un d'entre eux à TF1. Le fils de la propriétaire, lui, a dû loger chez une voisine, faute de pouvoir rentrer chez lui... "Maintenant, j'ai peur que quelqu'un aille dans la maison et les fasse sortir de force, voire avec violence", s'alarme le maire, Didier Bourlon. Un amendement a d'ores et déjà été déposé, avec le soutien affiché du gouvernement, par le rapporteur du projet de loi "Accélération et simplification de l’action publique", qui doit permettre de déloger les squatteurs 48 heures après le dépôt d'une plainte, via une intervention du préfet.


Hamza HIZZIR

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