Candidature pour le patrimoine de l'Unesco : Roselyne Bachelot a tranché

L.T
Publié le 26 mars 2021 à 16h32

Source : JT 13h Semaine

CROUSTILLANT – Les toits de zinc de Paris et une fête vinicole en Arbois étaient aussi en lice, mais c’est la baguette que la France a choisi de présenter pour entrer au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Verdict à l’automne 2022.

Notre baguette va-t-elle être reconnue mondialement, au même titre que la pizza napolitaine ? La Rue de Valois a confirmé vendredi une information du Parisien indiquant que la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, qui avait jusqu'au 31 mars pour déposer le dossier de candidature de la France pour entrer au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, avait tranché en faveur de cet emblème. Deux autres étaient en lice : les toits en zinc de Paris et la fête viticole du Biou d’Arbois. Le sort de la baguette se trouve désormais entre les mains de l’Unesco, qui se prononcera à l’automne 2022.

"C’est une grande fierté, surtout pour tous les artisans qui se lèvent très tôt tous les matins et qui sont fiers de sortir leurs traditions pour les proposer aux clients", affirme un boulanger dans le reportage de TF1 en tête de cet article. 

Chaque année, près d’une centaine de dossiers obtiennent le prestigieux label de l’inscription au patrimoine immatériel de l’Unesco. Pour concourir, le candidat doit être d'abord inscrit à l'inventaire national, comme le sont des centaines de savoir-faire et de biens en France. Puis il doit être jugé apte à être présenté à l'Unesco, sur avis consultatif du Comité du Patrimoine ethnologique et immatériel (CPEI). Pour retenir une candidature, le projet doit fédérer une communauté concernée, ce qui était le cas aussi bien pour les boulangers que pour les couvreurs-zingueurs.

Mais selon Le Parisien, le savoir-faire des couvreurs-zingueurs a été jugé "trop parisien". Roselyne Bachelot a donc opté pour "un produit [qui] nous réunit". Et ce n’est pas le président de la République qui dira le contraire. "La baguette, c’est le quotidien des Français et le pain, c’est une histoire particulière, c’est le quotidien le matin, le midi et le soir pour les Français", disait déjà Emmanuel Macron en 2018 au micro d'Europe 1. Lui-même plaidait alors pour l’inscription de la baguette au patrimoine de l’Unesco. 

Allongée pour être transportée plus facilement

La baguette remonterait à l’époque de Napoléon. Sur les champs de bataille, ses boulangers auraient inventé une miche allongée pour rendre le pain transportable plus facilement. Mais c’est après la Seconde Guerre mondiale que la baguette sera consommée quotidiennement par les Français. 

La baguette constitue un patrimoine à part entière
Roselyne Bachelot, ministre de la Culture

"Si cette candidature nationale était couronnée de succès devant l’Unesco, l’inscription de cet élément permettra de faire prendre conscience qu’une pratique alimentaire faisant partie du quotidien, partagée par le plus grand nombre et allant de soi, constitue un patrimoine à part entière", a déclaré la ministre de la Culture dans un communiqué. 

Ce communiqué rappelle que le nombre de boulangeries est "en constante baisse, notamment dans les communes rurales". "En 1970 on comptait 55.000 boulangeries artisanales (une pour 790 habitants) contre 35.000 aujourd’hui (une pour 2.000 habitants), souvent au profit de la vente de baguettes produites industriellement", ajoute-t-il. 

L’inscription de la baguette au patrimoine immatériel de l’Unesco pourrait peut-être donner envie à des jeunes Français de devenir boulangers, alors que 9000 postes sont actuellement à pourvoir dans le secteur. 


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