En 2018, après de nombreux scandales, les Évêques de France avaient mandaté une commission indépendante pour enquêter sur la pédocriminalité au sein de l'église. Elle doit rendre son rapport public, très attendu, mardi prochain.
Jean-François, Jean René et Joseph sont trois anciens élèves du petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers (Vendée). De 1950 à 1974, de très nombreux enfants ont été, comme eux, abusés sexuellement par des prêtres. Le petit séminaire fera l'objet d'un chapitre entier dans les rapports de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l'église, rendu public mardi 5 octobre. C'est un exemple tristement évocateur, les prédateurs sexuels, l'absence de dénonciation publique et les arrangements coupables de l'église.
Ce dimanche matin, pendant la messe, comme à la paroisse Saint-Honoré-d'Eylau à Paris (6e), on a préparé les fidèles. La publication du rapport pourrait s'apparenter à une déflagration. Dans un message lu dans toutes les paroisses de France, les Évêques, eux aussi, ont pris les devants. "La publication du rapport va être un moment rude et grave, une épreuve de vérité. Il peut faire l'effet d'une onde de choc".
La commission présidée par Jean-Marc Sauvé a travaillé pendant deux ans et demi. Son président a d'ores et déjà fait un terrible recensement, "Nous avons évalué le nombre de pédocriminels à 3 000 sur 115 000 prêtres et religieux depuis les années 1950". La commission a reçu 6 500 appels de victimes et auditionné 250 personnes. Éric Boone, agressé sexuellement par un frère dominicain lorsqu'il était adolescent, est le tout premier à avoir témoigné. La commission fait des recommandations pour améliorer l'écoute des victimes, la formation des religieux ou la gouvernance de l'église. Les Évêques, eux, ont déjà annoncé une contribution financière versée aux victimes dès 2022.
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