EMBOUTEILLAGE - Les candidats au permis de conduire sont nombreux, mais toutes les auto-écoles ne disposent pas de suffisamment de places pour l’examen. Dans certains départements et villes, on manque d'inspecteurs.
C’est l’embouteillage à l’examen du permis de conduire ! Thomas suit sa dernière leçon de conduite avec Sylvie Mougin, gérante d’une auto-école à Mâcon, en Saône-et-Loire. Il passera son examen la semaine prochaine, et il n'a pas le droit à l'erreur, sous peine d’attendre plusieurs mois pour obtenir une nouvelle date. "Si je ne l’ai pas, il va falloir qu’on voie si je reviens ici exprès pour le passer ou si je change d’auto-école...", affirme le jeune homme.
Un nombre d’inspecteurs divisé par deux en un an
"On ne peut pas satisfaire tous les élèves, on essaye, soupire de son côté la prof de conduite. Si Thomas rate et part, comment je fais ? Vous savez, à un passage d’examen, ils ont le stress de se dire 'si je rate, il faut des mois et des mois pour repasser', et des fois, ça nous les bouleverse".
Si Thomas connaît sa date de passage, ce n’est pas le cas de tout le monde. À l’image d’Allia, qui attend désespérément la sienne. Mais alors que le nombre d'inspecteurs a été divisé par deux en un an, Sylvie Mougin ne dispose que de 13 places pour la prochaine session, à partager entre 20 candidats. "Je refuse sans arrêt des gens parce que c’est priorité à mes élèves qui sont déjà inscrits, donc je perds des inscriptions parce que je ne peux pas les mettre cet été. Je ne peux pas promettre des places alors que je ne les aurai pas", poursuit-elle.
L’État ne recrute pas suffisamment d’inspecteurs du permis de conduire
Christophe Nauwelaers, secrétaire général de l’UNSA-SANEER, Syndicat Autonome National des Experts de l’Education Routière
Pour Christophe Nauwelaers, secrétaire général de l’UNSA-SANEER, Syndicat autonome national des experts de l'éducation routière, un problème de recrutement des inspecteurs est en cause. "Nous constatons nous-même, en tant qu’organisation syndicale, que malheureusement, nous ne sommes pas suffisamment nombreux. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'État, le ministère de l’Intérieur, ne recrute pas suffisamment d’inspecteurs du permis de conduire. On est en pénurie constante, on est toujours à la course de l’examen du permis de conduire, mais on ne veut pas se donner les moyens", explique-t-il. Il souligne que des agents de la Poste détachés sont recrutés pour faire ce travail, mais qu'ils ne reçoivent qu’une formation rapide.
Lire aussi
Permis de conduire : les automobilistes victimes de couacs en série
Lire aussi
Passer son permis de conduire en province, une bonne solution pour les Parisiens ?
Lire aussi
Permis de conduire : la formation qui cartonne
Ce problème est-il généralisé ? Non, répond Christophe Nauwelaers. "Ce n’est pas partout en France. Certains départements ou villes sont en souffrance comme l’Île-de-France, les Bouches-du-Rhône, Lyon, le Calvados. On a accumulé un peu de retard dans certains départements", affirme-t-il.
Un retard aggravé par la pandémie, au cours de laquelle 65.000 examens n’ont pas pu être réalisés. D’autant plus que durant cette période, les formations se sont arrêtées et les places d’examens ne sont offertes qu’à ceux qui l’ont terminée.