"Du jour au lendemain, on n'a plus rien" : la récolte de pommes s'annonce catastrophique en Touraine

TF1 | Reportage Claire Eckersley, Pascal Schély
Publié le 24 août 2022 à 12h46, mis à jour le 24 août 2022 à 12h51

Source : JT 20h Semaine

Cette année 2022 aura été celle de tous les dangers pour les agriculteurs.
Une équipe de TF1 a rencontré des producteurs de pommes en Touraine où les récoltes s'annoncent catastrophiques.

Gel tardif au printemps, vagues de chaleur, sécheresse... les conditions climatiques ont fortement impacté les agriculteurs. En 34 ans de métier, Joël Badiller n’avait jamais vu cela. En tout, 25 hectares de pommes sont intégralement pulvérisés par la grêle du mois de juin. 

Les fruits sont invendables à ses clients habituels. Il est aussi impossible pour lui d’en vendre pour faire de la compote. La main d'œuvre lui coûterait plus cher que ce que lui rapporteraient ces pommes. C’est un coût trop élevé qu’il ne peut pas assumer sans aide.

C'est inquiétant pour l'avenir parce qu'on ne sait pas ce qu'on va devenir.
Joël Badiller, producteur de pommes

"C'est inquiétant pour l'avenir parce qu'on ne sait pas ce qu'on va devenir. Là, on a engagé des frais. Et résultat net, zéro récolte. Du jour au lendemain, on n'a plus rien", confie-t-il, ému, dans la vidéo en tête d'article. Joël est loin d’être un cas isolé. En Touraine, pas une seule exploitation n’est épargnée. 

Chez un autre producteur qui a pourtant commencé sa cueillette, le gel du printemps, cumulé à la sécheresse estivale, a abîmé la plupart de ses pommes, et freiné leur croissance. Ses pommes trop petites ne peuvent pas être commercialisées. "On devrait avoir des Gala de 190 grammes et avec la sécheresse, on a des petites pommes, se désole Sébastien Delareux, producteur de pommes et président de Natur'Pom, en Indre-et-Loire. Le résultat est que la récolte de ce producteur s'effondre.

Il récolte 2800 tonnes de pommes en temps normal, contre seulement 1800 cette année. Il s’agit d’une perte importante, alors que les charges augmentent. "On utilise l'électricité pour faire fonctionner les machines, les frigos, et il y a le prix de la main d'œuvre qui augmente avec la hausse du Smic, énumère-t-il. Le risque, c'est de moins bien produire et d'avoir de moins bons fruits et du coup, le chiffre d'affaires sera encore moins bon. C'est un cercle vicieux." 

C’est une année catastrophique pour la filière. Près de 10.000 emplois sont directement menacés par ces aléas climatiques.


TF1 | Reportage Claire Eckersley, Pascal Schély

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