CRISE SANITAIRE - Si dans la plupart des grandes villes françaises, le port du masque est obligatoire dans la rue, ce n'est pas le cas à Limoges, où cette mesure sanitaire ne doit être respectée que devant les écoles et au marché.
Un vent de liberté souffle sur Limoges. C'est l'une des rares grandes villes françaises où l'on peut se promener à visage découvert sans risquer d'être verbalisé. Le maire Émile Roger Lombertie, ancien médecin, appelle au civisme de ses quelque 132.000 habitants. Selon lui, imposer le port du masque serait contre-productif : "Ce qui est important, c'est que les gens intègrent bien l'idée que le port du masque, c'est pour les protéger, et pas pour les priver de liberté en faveur d'une action politique."
"A Limoges, poursuit-il, nous avons des zones à faible densité de population, où l’on ne croise personne. On n’est pas à Pékin, Wuhan ou Paris où le touche-touche rend le risque de contagion maximum". L'élu dit préférer "un travail de prévention basé sur l’éducation". "Mais attention, prévient-il, on ne fait pas n’importe quoi. Tous les jours, j’observe les chiffres et j’agis comme un médecin devant une courbe de température. Si le niveau de contagion monte, évidemment que je rendrai le masque obligatoire".
Certains endroits sont tout de même soumis à des restrictions. Un arrêté du 16 mars du préfet de la Haute-Vienne rend obligatoire le port du masque "dans les lieux rassemblant du public", comme les marchés en plein air. Un arrêté municipal l’impose également aux abords des écoles depuis le 17 septembre dernier. "C'est important, car c'est tout un croisement de populations aux mêmes heures", affirme un parent d'élève dans le reportage de TF1 en tête de cet article. "Il y en a quand même dans les écoles du Covid, donc je pense que c'est pas mal de le porter dans tous les lieux publics tant que les gens ne sont pas vaccinés", complète une mère.
Les chiffres n'ont pas montré une tendance à la hausse plus qu'ailleurs.
Un médecin conseil à l’ARS, Emmanuel Bahans
Dans d'autres lieux, en revanche, la flexibilité du port du masque divise la population. "Si on n’est pas collé aux gens, je pense que ce n'est pas nécessaire", lance une jeune fille. "C'est joué avec le feu, peste une autre dame masquée. Chacun prend ses responsabilités, mais j'espère qu'ils ne l'attraperont pas ce fameux Covid." "Il faut être prudent, résume une passante. Je pense qu'il faut vivre un peu, déjà qu'on ne prive de beaucoup de choses. Si, en plus, on ne peut pas prendre l'air..."
Lire aussi
Covid-19 : une médecin du Grand Est radiée pour ses certificats "anti-masque"
Lire aussi
Masques, vélos... Les exportations chinoises ne s'étaient jamais aussi bien portées
Lire aussi
Après un an de Covid-19, que sait-on de l'efficacité du masque en extérieur ?
L’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine dit n’avoir mené aucune étude sur l’impact sanitaire de cette décision, cependant la propagation du virus semble rester sous contrôle à Limoges. "Dans le centre-ville de Limoges, une majorité de personnes portent le masque de manière volontaire. Même si nous sommes en zone d’alerte élevée, les chiffres n’ont pas montré une tendance à la hausse plus élevée qu’ailleurs", assure le médecin conseil à l’ARS Emmanuel Bahans.
Écoutez "Les partis pris" de l'émission 24H Pujadas
Découvrez ce podcast sur votre plateforme d'écoute préférée !
Chaque jour, 24H Pujadas analyse l’actualité et le monde qui nous entoure. "Les Partis Pris" s’articule autour de plusieurs éditorialistes pour donner chacun dans leurs domaines de prédilections, leurs points de vue sur des sujets du moment.