Le snus, un tabac à chiquer, fait un carton chez les jeunes de seize à 25 ans.Mais ce nouveau produit, venu de Suède et interdit en France, serait dangereux pour la santé.La police n’est pas encore formée sur la question.
L’emballage est attirant, l’odeur mentholée aussi. Le snus, prenant la forme d'un petit sachet de tabac chargé en nicotine, se place entre la gencive et la lèvre. Nocif, addictif et interdit en France, il a pourtant la côte chez les jeunes de 16 à 25 ans. "Il n’y a pas la fumée, il n’y a pas à cendrer. C’est plus pratique", estime un jeune interrogé dans le 20H de TF1 (reportage à retrouver en tête de cet article). "J’ai déjà des collègues qui m’ont passé du snus pendant le travail ou l’école et ça m’a brulé la gencive. Je ne suis pas du tout fan. Par contre, l’effet est vraiment très très fort", poursuit un autre.
Une lycéenne de 16 ans affirme, de son côté, en voir partout sur ses réseaux sociaux. "En ce moment, sur TikTok, j’en vois beaucoup. Du coup, je me suis un peu renseignée pour savoir ce que c’était et les effets que ça avait et j’ai vu que c’était quand même très néfaste pour la santé", estime-t-elle. "J’ai des collègues qui prennent des snus tous les jours et ils ont des trous sur les gencives", ajoute un autre jeune.
Un produit qui vient de Suède
La vente et la production de snus est interdite dans l'Union européenne depuis 1992, à l'exception du Luxembourg et de la Suède. Pourtant, pour s'en procurer en France, quelques clics suffisent. Certains comptes Instagram proposent même des livraisons à domicile alors que certaines supérettes en possèdent de manière illégale. Le 20H de TF1 s'est rendu, en caméra discrète, dans l'une d'elle, où le vendeur propose plusieurs produits avant de conseiller le plus fort d'entre eux. Les boîtes vendues viennent de Suède même si l'exportation du snus depuis Stockholm est interdite.
Selon le docteur Michaël Bazin, addictologue, ce tabac à sucer est nettement plus nocif que les cigarettes traditionnelles. "On considère qu’il a un pouvoir addictogène démultiplié. Un petit sachet de snus qui fait la taille d’un chewing-gum à peu près, représente environ trois cigarettes. La concentration est plus importante, donc le risque est démultiplié", explique-t-il. Par téléphone, une source policière confie qu’à Marseille, la police n’est pas encore formée sur cette question et que pour l’heure, aucune vigilance particulière n’est accordée à ce produit.
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