Le mouvement de grève dans les raffineries et dépôts de carburants chez TotalEnergies et ExxonMobil se poursuit ce mercredi.Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a déploré "un conflit qui devient insupportable pour les Français".Les revendications des salariés grévistes portent principalement sur leur rémunération.
Après trois semaines de grève, la mobilisation ne faiblit pas à la raffinerie de Mardyck, dans le Nord, faute d'avancées sur les négociations salariales. La direction de TotalEnergies affirme que les opérateurs de raffinerie touchent en moyenne 4300 euros par mois, voire 5000 euros si l'on ajoute prime et intéressement. Ce que contestent les salariés grévistes. Clément Mortier, un opérateur de raffinerie de seize ans d'ancienneté, syndiqué Force Ouvrière, dévoile son bulletin de salaire : "J'ai un traitement mensuel brut de 2380 euros à peu près, donc on est déjà loin de ce qui est annoncé par le groupe", assure-t-il dans le reportage du 13H de TF1 en tête d'article.
Comme dans les trois autres raffineries TotalEnergies bloquées, les grévistes réclament des augmentations significatives : "On a une demande de revalorisation salariale de 10% au titre de l'année 2022, 7% pour répondre à l'inflation et 3% pour le partage des richesses", explique Benjamin Tange, délégué syndical CGT un délégué syndical. De son côté, la direction se dit prête à dialoguer, à condition que les blocages soient levés.
Bataille de chiffres
D'après les calculs de TF1info, qui s'est penché sur cette bataille de chiffres dans cet article, le géant pétrolier ne relève pas les différences de rémunération entre jeunes recrues et salariés les plus anciens. De son côté, Eric Sellini, coordinateur CGT du groupe, affirme que les "ouvrier en grève" gagnent en moyenne 3333 euros mensuels, mais les syndicats ne prennent pas en compte les nombreux avantages de leur société dans leurs estimations.
Reste toutefois que dans le cas précis de Clément Mortier, par exemple, son salaire grimpe à un peu plus de 44.000 euros par an, soit 3700 euros par mois, dès que l'on comprend prime et intéressement. Un chiffre bien supérieur aux 2380 euros avancés, mais encore en deçà de la somme de 5000 euros communiquée par le groupe.
Le mouvement touche aussi l'autre grand groupe pétrolier, Esso-ExxonMobil, dont les deux raffineries sont à l'arrêt. Pourtant, un accord a été trouvé lundi soir avec les syndicats majoritaires : il prévoit 6,5% d'augmentation en 2023 et une prime de 3000 euros. Mais c'est insuffisant pour la CGT-FO qui réclame 7,5% hors prime d'ancienneté. "On réclame du pouvoir d'achat, pour combler la perte de pouvoir d'achat de 2022 et satisfaire l'inflation de 2023", lance au micro Christophe Aubert, délégué syndical central CGT, sur le site de Port-Jérome-Gravenchon, en Normandie.
Face au maintien des blocages en dépit de l'accord, le gouvernement a lancé une première réquisition de personnel sur ce dépôt ce mercredi. Malgré l'annonce, la grève pour les salaires a été reconduite en début d'après-midi, selon l'AFP.
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