La centrale hydroélectrique de Sallanches est flambant neuve.Mais une association écologiste a déposé un recours pour sa déconstruction, et obtenu gain de cause devant le tribunal administratif de Grenoble.Alors que la mairie a fait appel, une équipe de TF1 s'est rendue sur place.
"Quel gaspillage !". Le bâtiment est flambant neuf, même la peinture est encore fraîche. Mais la centrale hydroélectrique de Sallanches (Haute-Savoie) ne peut fonctionner, au grand désespoir du maire. "Vous n’avez qu’à regarder ce qui a été construit ici d’une manière remarquable, six millions d’euros, de l’argent public. On va fabriquer de l’électricité, ce qu’on nous demande. On en manque, et on ne comprend pas ça", peste Georges Morand.
Le tribunal administratif de Grenoble a ordonné la remise en état du site dans un délai de douze mois. Autrement dit, l’ouvrage doit être démoli. Une satisfaction pour l’association France nature environnement (FNE), à l’origine du recours qui a entraîné cette décision. "L’installation provoque une réduction du débit d’eau de l’ordre de 50%, et donc ça a un impact important sur la biodiversité, et c’est ce que la justice a considéré", affirme Anne Lassman-Trappier, présidente de l’association.
Un coût de déconstruction estimé à deux millions d’euros
Les travaux avaient commencé en février 2020. Cela fait donc presque trois ans de chantier sur la Sallanches, une rivière en partie classée. L’eau est captée quatre kilomètres en amont de la centrale. Le projet avait été autorisé par la préfecture. "La commune s’engage à avoir 15% de l’énergie consommée sur son territoire produite par des énergies vertes. Et donc cette centrale s’inscrivait dans cette dynamique", déclare François-Gaël Juret, directeur de la régie gaz électricité de Sallanches.
La rivière traverse la ville. Qu’en pensent alors les habitants ? "Pour l’écologie, on aurait dû réfléchir avant la construction, mais une fois qu’elle est construite, autant l’utiliser. C’est fait, c’est fait", estime l’un d’eux. "Je trouve ça vraiment dommage étant donné justement qu’on pouvait pallier peut-être à une demande d’énergie de plus en plus nécessaire", poursuit une habitante. "C’est encore une fois de l’argent jeté par les fenêtres si on la déconstruit. Tant qu’elle est là, moi, je dirais pourquoi pas la garder. Après, il faut voir le réel impact qu’il y aura aussi au fur et à mesure du temps", ajoute un autre habitant.
La mairie a décidé de faire appel. Le coût d’une éventuelle déconstruction de la centrale hydroélectrique est estimé à deux millions d’euros.