APPEL - Lors de son discours en mémoire des victimes de la rafle du Vel' d'Hiv, Francis Kalifat a appelé, en prenant le président de la République à témoin, à reconnaître le caractère antisémite du meurtre de cette retraitée juive, sauvagement tuée en avril dernier.
Et, l'espace de quelques minutes, l'hommage aux victimes de la rafle du Vel d'Hiv se transforma en tribune politique. Après plusieurs interventions en mémoire des victimes et en hommage à celles et ceux qui avaient caché des juifs pendant l'Occupation, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France Francis Kalifat a donné une tonalité particulière à son discours en invoquant le terrible fait divers qui a provoqué la mort de Sarah Halimi, une retraité juive tuée en avril dernier à Paris.
Le président de cette institution s'est fait le relais des critiques sur le fait que ce meurtre, perpétré dans le quartier de Belleville, dans le 20e arrondissement de Paris, n'ait pas (pas encore ?) été qualifié d'antisémite, ce qui constitue une circonstance aggravante aux yeux du code pénal. Un manque que n'a pas manqué de fustiger le président du Crif, lequel avait jugé auparavant le traitement médiatique de l'affaire minimaliste.
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"La justice doit faire toute la lumière"
"On ne saurait invoquer la déficience mentale pour venir masquer le caractère antisémite d'un meurtre, comme il en est question aujourd'hui concernant le meurtrier présumé de Sarah Halimi. Quand un meurtrier prétendument fou torture de longues minutes Sarah Halimi qu'il connaît de longue date et sait juive, qu'il récite des sourates du Coran pour accompagner ses gestes et la défenestre vivante au cri d'allahu akbar, écoutons la vérité que ce meurtrier délivre sur l'antisémitisme qui sévit au sein de pans radicalisés de notre société", a-t-il poursuivi.
Avant de héler Emmanuel Macron : "C'est pourquoi, monsieur le président de la République, il est essentiel que le caractère antisémite de ce meurtre soit inscrit au dossier, pour que le procès à venir soit aussi celui de l'antisémitisme qui tue aujourd'hui en France". Un appel qui, en raison de la séparation des pouvoirs, n'appartient évidemment pas au chef de l'État, mais auquel ce dernier a répondu :
En dépit de ses commentaires avares sur les affaires en cours, Emmanuel Macron est finalement sorti de ses habitudes pour l'occasion. "Malgré les dénégations du meurtrier, la justice doit faire désormais toute la clarté sur la mort de Sarah Halimi", a indiqué le président de la République, sous les vivats de l'assistance.