La première étude d'impact mesurant les conséquences de la réforme des retraites est disponible partiellement.Elle renseigne dans quelle mesure l'âge et le montant de la retraite des femmes et des travailleurs les plus modestes vont être modifiés.TF1 fait le point.
Quels effets concrets la réforme des retraites entraînera-t-elle ? C'est la question à laquelle tente de répondre l'étude d'impact jointe au texte de la réforme présenté ce lundi en conseil des ministres.
L'un des principaux enseignements de l'étude d'impact s'avère que les femmes seront davantage affectées que les hommes par le report de l'âge de départ à la retraite. Et donc davantage concernées que les hommes par le recul de l'âge de départ à la retraite, de 62 à 64 ans. Elles partiront en moyenne sept mois plus tard si la réforme est adoptée en l'état par le Parlement, tandis que les hommes partiront, eux, cinq mois plus tard.
L'écart varie en fonction des générations, mais toujours à la défaveur des femmes. Ainsi, pour celles nées en 1980, par exemple, l'étude impact évalue à huit mois le report moyen de l'âge de départ à la retraite, contre quatre mois pour les hommes.
Les plus modestes avantagés
Comment expliquer un tel décalage ? "Aujourd'hui, il y a un certain nombre d'assurées femmes qui partent à la retraite de manière anticipée par rapport aux hommes, parce qu'elles tirent bénéfice des majorations de durée de cotisation au titre de la maternité", a expliqué le ministre du Travail Olivier Dussopt à la sortie du Conseil des ministres, lundi. "Le fait de décaler l'âge légal de départ à la retraite à cette conséquence (d'augmenter l'âge effectif de départ des femmes davantage que celui les hommes, NDLR)", a-t-il poursuivi.
Deuxième enseignement, les plus modestes seront plus avantagés. Avec la réforme, le montant moyen de toutes les pensions va progresser de 0,6% pour la génération 1966, par exemple. Mais la hausse sera bien plus importante pour les Français les plus modestes : ils verront leur retraite augmenter de 3%, soit 444 euros par an en moyenne. La réforme prévoit, dès le 1er septembre, de revaloriser les minima de pension.
Ce minimum garanti pour les pensions de retraite à 1200 euros par mois (pour ceux qui ont une carrière complète avec une rémunération autour du Smic) concernera "200.000 nouveaux retraités par an, soit un départ à la retraite sur 4", a affirmé Olivier Dussopt, le ministre du Travail. "Parmi eux, 3 sur 5 seront des femmes ce qui s'explique par le fait qu'aujourd'hui encore les femmes sont les premières à être victimes des carrières hachées" poursuit le ministre. Les retraités des "trois premiers déciles" seront ceux qui en profiteront le plus", a-t-il ajouté. "Mais pour une carrière incomplète, ça sera évidemment proratisé".