VIDÉO - "L'impression d'un doigt d'honneur" : les réactions des manifestants après le recours au 49.3

par La rédaction de TF1info | Reportage Sophie Chevallereau, Marie Ramaugé
Publié le 17 mars 2023 à 9h04, mis à jour le 17 mars 2023 à 9h13

Source : JT 20h Semaine

Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés après l'annonce du recours au 49.3 initié par le gouvernement.
Un article de la Constitution qui permet l'adoption de la réforme des retraites sans vote des députés.
À l'Assemblée nationale, la Première ministre, qui a engagé la responsabilité de son gouvernement, a été huée.

Ils l'ont appris en direct. Les syndicalistes, réunis devant l'Assemblée nationale au moment de l'annonce du 49.3, ont donné de la voix, certains entonnant la Marseillaise. "Le président Macron et son gouvernement sont totalement illégitimes, sont aux abois en vérité, complètement coupés de la réalité, et ils nous passent sur le ventre", réagit Matthieu Bolle-Reddat, secrétaire général de la CGT Cheminots à Versailles. 

L'utilisation du 49.3, après avoir expliqué que le gouvernement irait au vote, il prouve qu'il n'y a aucune majorité, donc il n'y a pas de majorité dans le pays, et il n'y a pas non plus de majorité à l'Assemblée nationale. Il y a des grèves aujourd'hui qui continuent, et on a l'impression que c'est une forme de mépris
Aurélien Boudon, secrétaire national Solidaires

Très vite, une foule s'est rassemblée sur la place de la Concorde à Paris. Plusieurs syndicats sont présents. Et l'article 49.3 est sur toutes les lèvres. "L'utilisation du 49.3, après avoir expliqué que le gouvernement irait au vote, il prouve qu'il n'y a aucune majorité, donc il n'y a pas de majorité dans le pays, et il n'y a pas non plus de majorité à l'Assemblée nationale. Il y a des grèves aujourd'hui qui continuent, et on a l'impression que c'est une forme de mépris", explique Aurélien Boudon, secrétaire national Solidaires.

À Bruges, près de Bordeaux, des syndicalistes ont bloqué l'accès à une zone de fret depuis ce jeudi matin, et entendent désormais continuer. Ils avaient envisagé que la réforme soit adoptée, mais ne s'attendaient pas à un passage en force. "Ça serait passé au vote, on l'aurait mal pris aussi, mais au moins, ça aurait été une majorité. Là, le 49.3 c'est l'impression de nous faire un doigt d'honneur à la démocratie", explique l'un des participants. "On a des mouvements qui sont préparés dès demain, et ça va se généraliser nationalement", annonce un autre. De nouveaux mouvements sont prévus dès ce vendredi.

"Les prochaines actions vont être de plus en plus dures"

À Lille, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue ce jeudi soir. Elles ont aussi la même détermination à poursuivre la mobilisation contre la réforme des retraites. L'UNEF, syndicats étudiants, prévoit déjà un blocage des universités et même de s'attaquer au baccalauréat. "On va continuer à se mobiliser, les prochaines actions vont être de plus en plus dures, on va continuer à essayer de massifier le mouvement, on ne va pas avoir ce bac tant que la réforme n'est pas enlevée, donc effectivement, c'est un signal qui est très très fort qui est envoyé de la part des lycéens et lycéennes", argumente Léo Ménager, secrétaire général de l'Unef à Lille. 

À 300 km de là, une épaisse fumée noire était visible devant l'hôtel de ville du Havre (Seine-Maritime). Parmi les syndicalistes présents, il y avait de nombreux enseignants. "Nous, ici, on est en grève reconductible depuis lundi, et on ne s'arrêtera pas. Pour l'instant, nous, en tout cas, on construit la mobilisation jusqu'à ce qu'ils retirent", explique Vincent Alès, instituteur SNUIPP-FSU 76 à Lille.

Ils étaient en grève reconductible depuis lundi et ne comptent pas s'arrêter là. Des rassemblements spontanés ont été constatés partout dans l'Hexagone ce soir, comme à Marseille, à l'initiative des syndicats et de plusieurs élus locaux.


La rédaction de TF1info | Reportage Sophie Chevallereau, Marie Ramaugé

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