PRISE EN CHARGE - La ville de Strasbourg héberge à compter de ce jeudi 150 réfugiés afghans. Des humanitaires et une cellule de soutien médical et psychologique sont mobilisés pour les recevoir.
Des fournitures, de la nourriture et du matériel pour prendre en charge des réfugiés épuisés après 24 heures de vol, d'angoisse et d'attente. Ce jeudi, trois bus transportant 150 Afghans devaient arriver à Strasbourg. Ces réfugiés qui ont fui leur pays depuis la prise du pouvoir par les talibans y seront soumis à une quarantaine et pris en charge durant plusieurs semaines.
"Nous nous sommes préparés à des accueils divers, de familles complètes, de familles qui peuvent être séparées, d'individus adultes voire mineurs isolés", explique le psychiatre Dominique Mastelli, dans le reportage en tête d'article. "Nous nous occuperons de l'aspect médico-psychologique immédiat : les éventuelles difficultés, les crises, les agitations mais aussi des choses qui vont pouvoir se décompenser, c'est-à-dire qui peuvent apparaître quand justement la pression retombe", précise ce médecin, responsable de la cellule d'urgence médico-psychologique pour le Grand-Est.
L'angoisse est énorme, il n'y a pas d'espoir de paix
Zaher Zahir, président de l'association culturelle des Afghans de Strasbourg (Acas)
Pour héberger ces personnes parfois traumatisées, un hôtel de la ville a été réquisitionné par l'Etat pendant un mois. Leur prise en charge est confié à des associations humanitaires, appuyées par des professionnels de santé et d'autres associations comme la Croix-Rouge. "Ce sont des personnes qui ont été évacuées en urgence, dans un chaos le plus total à l'aéroport de Kaboul. Elles ont voyagé dans un avion militaire sans siège", explique Arnaud Fritsch, directeur général de l'association strasbourgeoise d'aide aux réfugiés Foyer Notre-Dame.
Pour sa part, Zaher Zahir, réfugié afghan installé à Strasbourg depuis des années, est en contact direct heure par heure avec les membres de sa famille restés en Afghanistan. Ce président de l'association culturelle des Afghans de Strasbourg (Acas) se réjouit de l'accueil proposé par la France, mais s'inquiète pour l'avenir de son pays : "L'angoisse est énorme. J'ai vécu l'invasion russe, la guerre civile, la guerre américaine, mais je n'ai jamais vécu des moments aussi durs car, à l'horizon il n'y a malheureusement pas d'espoir de paix".
Structures d'hébergement selon les profils
Ces réfugiés disposeront, dans un premier temps, d'un visa de deux semaines afin d'entreprendre, s'ils le souhaitent, des démarches de demande d'asile. Ils seront ensuite dirigés, d'ici à un mois, dans des structures d'hébergement selon leur profil. La ville de Strasbourg devrait ensuite prendre le relais pour la scolarisation des enfants et un accompagnement dans la durée.
La France a évacué plus de 2000 personnes depuis la prise de Kaboul par les talibans le 15 août. Il s'agit de ressortissants français et d'autres nationalités, ainsi que des Afghans menacés par les talibans. Dans l'immédiat, une grande partie d'entre eux sont accueillis en Ile-de-France, les autres ont été répartis par l’État dans le reste du pays.
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