VIDÉO - Ces automobilistes suisses viennent faire le plein en France et profiter de la remise carburant

par La rédaction de TF1info | Reportage Thomas Jarrion, Yannis Mathis, Frédéric Marchand
Publié le 17 août 2022 à 10h56

Source : JT 20h Semaine

Le prix du carburant continue de baisser depuis deux mois.
Un prix qui devient attrayant pour nos voisins, qui viennent faire le plein chez nous, en particulier les Suisses.
Une situation qui fait grincer des dents les locaux.

Difficile de ne pas remarquer les plaques suisses. À Gaillard, en Haute-Savoie, une voiture sur deux est parée de rouge et blanc dans cette station frontalière française. "On gagne à peu près 30 centimes, 40 centimes par litre", lâche un automobiliste suisse. "Je gagne facilement 15 euros, 17 euros par plein en le faisant en France", ajoute un autre. "J'assume, parce que les temps sont durs", admet un autre.

La remise de l’État, les Suisses en profitent, ce qui fait grincer des dents certains Français. "Ce n'est pas normal, parce que c'est quand même l'État français qui a mis en place cette mesure. Je trouve que les Suisses touchent déjà assez d'argent, ils peuvent en mettre chez eux", lance un motard sollicité dans le reportage en tête de cet article. Même discours chez Loïc Hervé, sénateur (Union centriste) de Haute-Savoie. L'élu rappelle que ce coup de pouce mis en place par le gouvernement représente 4,5 milliards d'euros de manque à gagner pour l'État. "Si nos voisins Suisses pensent que cette mesure est pertinente, qu'ils la prennent également", dit-il.

En Hongrie, les étrangers payent l'essence plus cher

Un calcul lui a tout de même lui échapper : malgré cette remise, le carburant reste largement taxé. Et chaque nouveau plein fait par un Français ou un Suisse continue donc de remplir les caisses de l’État. "C'est vrai, il peut y avoir des recettes nouvelles", admet-il. Mais ce sénateur reste contre cette mesure. Il aurait préféré une aide uniquement destinée aux ménages les plus modestes.

Quand l’État fait un geste, qui doit en profiter ? En Hongrie, le gouvernement a choisi. Il a ainsi mis en place deux prix : un pour les voitures hongroises, bloqué à 1,20 euro le litre, et un pour les voitures étrangères, plus cher. "Évidemment que c'est bien pour nous. Moi, je touche une petite retraite, j'y réfléchis à deux fois avant de prendre la voiture", lance un automobiliste hongrois.

Pour les étrangers, les carburants sont au prix du marché, presque deux fois plus élevés. Une famille de voyageurs belges en a fait l'amère expérience. Leur plein était 60 euros plus cher que celui des locaux. "On essaye de faire tourner l'économie locale en allant dans leurs supermarchés et leurs cafés et on se retrouve à payer plus cher, ça n'a pas vraiment de sens", confie cette voyageuse belge. Pour l'instant, la Hongrie est le seul pays européen à avoir choisi la préférence nationale. En Espagne, en Allemagne ou en encore en Italie, les ristournes, c'est pour tout le monde. Cette décision hongroise a d'ailleurs été condamnée par l'Union européenne.


La rédaction de TF1info | Reportage Thomas Jarrion, Yannis Mathis, Frédéric Marchand

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