CONTROVERSE - Une statue équestre de Napoléon, qui trônait devant la mairie de Rouen depuis 150 ans, a récemment été déplacée pour être restaurée. La mairie envisage de profiter de l'occasion pour la remplacer par une autre statue représentant une figure féminine, comme Gisèle Halimi.
Jacques Tanguy n'idolâtre pas Napoléon, mais il décrit sa statue comme s’il la voyait encore. "C'est une statue monumentale. Elle fait plusieurs mètres de long, plusieurs mètres de haut", explique-t-il. L’œuvre vieillissante menaçait de s’effondrer, la voici en cours de restauration. Toutefois, la municipalité envisage de profiter de cette occasion pour remplacer l'Empereur par une figure plus féminine. Le maire a notamment proposé que l'avocate militante féministe Gisèle Halimi soit l'heureuse élue. Une initiative qui passe mal pour le guide-conférencier. "On a trop tendance à effacer l’histoire. C’est une sorte de dégagisme", fustige-t-il.
Dans les rues de Rouen, l'enthousiasme est mitigé. "Il faut garder les hommes, mais aussi, peut-être, ajouter plus de femmes", déclare une passante, interrogée par TF1. "Pour moi, il faudrait qu’il n’y ait plus de statues de ces hommes qui ont – soi-disant – fait la France", rétorque une autre. Quelques mètres plus loin, la cogérante de l’hôtel 1er consul n'est pas du tout de cet avis. "Napoléon, c’est notre histoire. Il a fait beaucoup pour la France. En bien et en mal, mais il a fait beaucoup", souligne Isabelle Lecesne.
Pas une "culture de l'effacement"
D’ici à la fin de l’année, une consultation citoyenne sera organisée pour savoir qui doit trôner au-dessus de ce socle. Mais au-delà de cette discorde, la municipalité veut lutter contre l’absence de noms de femmes dans tout l’espace public. "Voici l’école élémentaire Anne Sylvestre. Jusqu’à cet été, elle s’appelait école élémentaire Cavelier De La Salle", pointe Nicolas Mayer-Rossignol, maire PS de Rouen.
Après cette école et la patinoire, les rues de tout un quartier en construction vont être intégralement féminisées. "Moi je ne veux pas de culture d’effacement. Il y a de la place pour tout le monde. Mais je pose juste la question : qui est effacé aujourd’hui de l’espace public et donc de notre histoire, si ce n’est pas les femmes ?", lance l'élu.
À Rouen comme en France, les femmes représentent à peine 5% des noms de rues.
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