EXAMEN - Après deux années scolaires bouleversées par la crise sanitaire, Jean-Michel Blanquer souhaite encore renforcer le contrôle continu au baccalauréat l'an prochain. Ce qui suscite déjà des réticences chez les enseignants.
Les candidats au bac 2021 n'ont pas encore leurs résultats qu'on parle déjà de l'édition 2022 et de ses nouveautés. Tout d'abord, les évaluations communes (langues vivantes, histoire-géographie, enseignements scientifiques), mises en place en 2018, seront supprimées à la rentrée prochaine. Deux étaient prévues en première et une en terminale. Une annonce faite ce lundi 28 juin par le ministère de l'Éducation et qui déboussole les élèves et leurs parents : "On n'a pas le temps de découvrir une réforme que déjà, ils en annoncent une nouvelle. On essaye de suivre, mais en tant que parent, c'est compliqué", s'inquiète par exemple une mère de famille parisienne interrogée par TF1 dans la vidéo en tête de cet article.
À la place de ces évaluations communes, le poids des bulletins scolaires va augmenter. Pour l'instant, ils comptaient pour 10% de la note finale au bac. Ce sera désormais 40%. Sans toucher à la répartition du bac nouvelle formule entre épreuves terminales (60%) et contrôle continu (40%), le but de cet ajustement "soumis au dialogue social" est de "consolider le baccalauréat dans sa formule actuelle, en passant d'une logique d'évaluation commune (au sein des 40%) à une logique de contrôle continu plein et entier", a-t-on expliqué rue de Grenelle. Ces propositions du ministère seront étudiées par les organisations syndicales dans le cadre d'un Conseil supérieur de l'éducation (CSE) le 8 juillet prochain.
Équité ?
Mais comment s'assurer de l'égalité des élèves alors que les enseignants notent plus ou moins sévèrement ? Le ministère promet un guide pour la notation. Toutefois, certains professeurs craignent d'avoir plus de pression sur leurs épaules. Pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du Snes-FSU, le premier syndicat du secondaire, "ces deux dernières années de Covid et de contrôle continu ont démontré clairement que ce type d'évaluation accroît les inégalités entre élèves et entre établissements".
"On l'a vu cette année où il y a avait déjà un peu plus de contrôle continu à cause de la crise sanitaire, il y a des collègues qui nous ont dit avoir reçu des pressions de la part des élèves qui disent que cette note-là comptent pour leur avenir, donc ils veulent pouvoir refaire un autre devoir et ça, ça dénature vraiment notre relation avec eux", dit-elle.
De son côté, Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa se veut plus mesuré. "Pour nous, c'est une bonne chose, car depuis le début il y avait des défauts de conception, avec des épreuves communes beaucoup trop lourdes à gérer pour les établissements", estime-t-il. Il demande cependant au ministère d'assurer "un protocole d'évaluation pour garantir une forme d'équité entre les établissements".
Autre nouveauté, les matières des épreuves écrites finales (français, spécialités, philosophie) ne seront plus évaluées pendant le contrôle continu, mais uniquement le jour de l'épreuve. Jean-Michel Blanquer souhaite aussi renforcer les options en reconsidérant leur évaluation. Ainsi, les options facultatives (cinéma, musique ou langues régionales, par exemple), devraient bénéficier de coefficients plus importants.
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