Il manque 7500 chauffeurs de cars scolaires pour la rentrée partout en France.Il reste plus que deux semaines pour en trouver et remplacer ceux qui ont arrêté, notamment après le Covid.Les centres de formation ont du mal à attirer les candidats.
Cela fait bien longtemps que ça n'était pas arrivé à Jean-Pierre Papon, responsable d'une entreprise de transport. Jeudi 18 août 2022, il embauche un nouveau conducteur, comme le montre le reportage des équipes du 20H de TF1, en tête de cet article. "C'est un contrat à durée déterminée en période scolaire", précise-t-il à son nouvel employé.
Des contrats comme celui-là, ce responsable d'une entreprise de transport à Montluçon dans l'Allier pourrait en signer une dizaine. À deux semaines de la rentrée, il manque de bras, alors, il s'adapte. "Nous faisons appel aux conducteurs de tourisme, habituellement affectés à l'activité occasionnelle, pour pallier ce manque, ainsi que les techniciens de maintenance et les agents d'exploitation, voir moi-même", explique le responsable.
Pourquoi ce métier n'attire plus ? Fanny Duhot, ancienne conductrice de bus scolaire dans l'Allier, l'a exercé pendant plusieurs mois avant de raccrocher, car trop pénible. "Je devais être à 7h au dépôt, après je faisais la tournée avec les enfants que j'emmenais au collège puis je revenais au dépôt et là, je n'avais rien d'autre à faire que de nettoyer le car en attendant le soir 16h pour recommencer", raconte Fanny Duhot. Elle travaille pendant quatre heures par jour et doit beaucoup attendre. Pour avoir un salaire convenable, Fanny devait cumuler les emplois à mi-temps. "Impossible de trouver du travail avec la coupure uniquement entre 9h et 16h", déplore-t-elle.
Des postes vacants partout en France
Au total, 1 000 postes sont vacants en Auvergne-Rhône-Alpes, et cette situation se retrouve partout en France. Dans le Pays de la Loire, il manque 700 conducteurs, dans Grand Est, il en manque 300. Alors là-bas, on mise tout sur la formation, entièrement financée par la région et les transporteurs, et ça fonctionne. "Des gens salariés souhaitant se reconvertir, mais aussi des retraités, ce qui est assez nouveau, sont intéressés par ce métier. Aujourd'hui, nos stages sont complets", assure Philipe Llerena, dirigeant de l'École française de conduite du Bas-Rhin.
Afin de desservir tous les établissements scolaires, certaines collectivités réfléchissent à décaler le début des cours.