REPORTAGE - Beaucoup de Français se sont lancés dans le faire soi-même. Shampoing avec du lierre, crème pour le visage avec de l’huile de cuisine... Cette tendance inspire la grande distribution, comme nous le montre "Sept à Huit".
Il y a huit ans, Caroline a banni les produits ménagers industriels. Adieu shampoings, gels douche et crèmes hydratantes de marque. Par méfiance envers les substances chimiques, Caroline concocte depuis tous ses produits. Vinaigre blanc, savon noir, huile de coco... Des ingrédients qu'elle doit acheter, mais ces produits lui serviront pour toute une année. Et au fil du temps, Caroline a ajouté des ingrédients de son jardin. Avec du lierre par exemple, elle fabrique de la mousse de shampoing.
Les ustensiles de cuisine qu’elle possède lui suffisent. Seul instrument indispensable, une balance électronique. "Si je le faisais avec ma balance de cuisine, là, ce serait trop approximatif", souligne-t-elle face aux caméras dans le reportage de "Sept à Huit" en tête de cet article. À ses débuts, peu de recettes étaient disponibles. À présent, c’est elle qui les partage sur son blog. Côté budget, elle estime économiser 500 euros par an.
Le "do it yourself" ou l’art de faire soi-même, c’est la tendance qui ne se dément pas depuis le premier confinement. Sur les réseaux sociaux, les astuces simples et rapides cartonnent. Avant la crise sanitaire, Bruno était manager pour les tournées d’une grande cheffe d’orchestre. Dans cette ancienne vie, il regorgeait d’astuces notamment pour nettoyer les vestes avec de la vodka. Aujourd’hui, ses tutos dans lesquels l’utilisation de produits faciles à l’emploi à l'emploi sont viraux. "Ce sont des produits qui existent depuis toujours, le savon de Marseille, l’acide citrique, le bicarbonate pour blanchir le linge. Tous ces produits qui ont été oubliés au profit d’autres gros groupes qui font des produits plus polluants, plus agressifs pour la peau, pour l’environnement. Ces gros groupes sont arrivés et on a oublié ces produits magnifiques qui sont d’une simplicité folle", regrette-t-il.
De plus en plus de "produits bruts" dans les rayons des supermarchés
La grande distribution souhaite profiter de cet engouement. Dans un supermarché près de Bayeux en Normandie ainsi, les clients trouvent désormais des produits bruts pour réaliser leurs recettes. "Depuis le premier confinement, c’est vrai qu’on a vu une vraie explosion des ventes donc on a créé un rayon 'faire soi-même' sur la partie produits ménagers, notamment toutes les poudres qui vont être utilisées pour les différents produits de ménage, le bicarbonate de soude, les cristaux de soude et d’autres produits, en passant par le savon noir et le savon de Marseille, ainsi que notre meilleure vente, le vinaigre de ménage", explique le directeur du magasin.
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Avant, il fallait se rendre dans les magasins de bricolage sans garantie de les trouver. L’enseigne a aujourd’hui développé sa marque distributeur et propose des recettes clé en main. Elle compte notamment commercialiser une nouvelle recette de liquide vaisselle sans vinaigre avec, à la place, de l’acide citrique. À ce jour, les ingénieurs ont testé deux concentrations différentes. Les deux liquides vaisselles devront passer l’épreuve de l’efficacité. C’est celui qui ressemble le plus à l’industriel qui sera choisi, les consommateurs ayant l’habitude de ces produits. Cette recette ne coûte que 37 centimes, contre près d’un euro pour un liquide-vaisselle industriel.