Il y a six ans, le monde de Marie Bosch s'écroule lorsqu'elle découvre que son mari et père de son bébé lui a menti pendant des années, avant de se volatiliser.Elle a raconté dimanche à Audrey Crespo-Mara dans "Sept à Huit" comment, seule et criblée de dettes, elle a réussi à remonter la pente.
Tout avait commencé comme dans un conte de fée. Marie Bosch rencontre celui qui deviendra son mari alors qu'elle est encore lycéenne, en classe de seconde. Comme toutes les jeunes filles de son âge, elle s'amourache de l'un de ses camarades. "Je le trouve très drôle, je le trouve assez beau et donc il m'attire assez rapidement", confie-t-elle dans la vidéo à retrouver en tête de cet article à Audrey Crespo-Mara, qui lui consacrait ce dimanche son portrait de la semaine dans "Sept à Huit". À 24 ans, ils décident de vivre ensemble.
Marie, devenue institutrice à Strasbourg, va demander sa mutation pour suivre son amoureux à Paris, où "il vient visiblement de décrocher un CDI dans une boîte de production en tant que juriste en droits d'auteur". Le rêve se poursuit avec l'achat d'un appartement. "On constitue le dossier ensemble, il ajoute ses fiches de paye, je mets les miennes. On met nos déclarations d'impôts et on obtient un prêt", explique-t-elle. Puis, un bébé, désiré des deux côtés, pointe le bout de son nez. Le happy-end n'est pas loin, sauf que le 2 janvier 2017, Marie assiste, incrédule, à sa descente aux enfers.
Je vais voir une voisine qui m'explique que l'appartement a été vendu en notre absence aux enchères.
Marie Bosch
De retour des vacances de Noël avec son mari et son bébé de deux mois, la jeune femme s'aperçoit que la serrure de leur appartement a été changée. "Prise de panique, je vais voir une voisine qui m'explique que l'appartement a été vendu en notre absence aux enchères, que des courriers ont été envoyés et que visiblement l'assemblée de copropriété s'est réunie pour parler de notre cas et qu'en fait, ça fait des mois qu'on est censé être au courant de cette vente", détaille-t-elle. Marie tombe littéralement des nues. Elle est désemparée, tout comme son époux : "Mon mari me dit qu'il ne comprend pas, il a l'air effondré, souligne que nous remboursons notre prêt tous les mois. Je le crois : il me communiquait régulièrement des extraits de compte – c'est lui qui gérait le côté administratif -, et le paiement de nos mensualités y figurait noir sur blanc".
Hébergée chez des amis, l’institutrice ne se doute de rien à ce moment-là. Elle fait défiler dans sa tête tous les scénarios possibles, mais elle est loin de se douter de la vérité. D'autant que durant les premiers jours, la jeune maman s'occupe de leur bébé pendant que son mari est censé faire toutes les démarches pour tenter de comprendre ce qui se passe. "Il me tient au courant très sommairement de ses recherches", se souvient-elle. Deux jours plus tard, ses certitudes commencent à vaciller. Une de ses amies lui apprend que l'huissier qui a vendu leur appartement connaît son mari. Il était donc au courant de la vente aux enchères.
Le père de famille s’est littéralement volatilisé
"Je commence à me dire au fond de moi : 'j'espère qu'il n'y est pour rien', parce que je sens bien qu'il n'est pas très transparent dans ce qu'il me dit le soir", poursuit la jeune femme, qui décide de prendre les choses en main. Elle annonce alors à son mari qu'elle va contacter la banque. C'est la dernière fois qu'elle va entendre le son de sa voix. Il disparaît du jour au lendemain. "J'essaye de le joindre toute la soirée, je l'appelle 50 fois, 100 fois", se souvient-elle. En vain. "Derrière tout ça, je comprends qu'il n'a pas de salaire, qu'il fabriquait de faux extraits bancaires, que notre prêt passe plus et que notre appartement a été saisi à raison", avance-t-elle.
Le père de famille s’est littéralement volatilisé et en plus, il a menti à tout le monde, y compris à sa propre famille. Marie apprend ainsi par son amie que son mari n'a jamais mis les pieds dans la boîte de prod où il était censé travailler. Plus fort encore, il a rencontré le nouveau propriétaire de leur appartement avant que la serrure ne soit changée. Et à lui, il a donné une tout autre version. "Il lui a expliqué que c'était compliqué pour lui de vider l'appartement parce que sa femme et sa fille étaient décédées", lâche Marie, la gorge encore nouée. Après 12 ans de relation, la jeune femme est en état de sidération et se retrouve criblée de dettes : elle doit 100.000 euros à la banque pour rembourser son prêt, car l'appartement a été bradé. Sans compter que son mari a souscrit 10.000 euros de prêts à la consommation.
Prise de vertige, Marie doit tenir, coûte que coûte. Pour sa fille. Elle se reconstruit peu à peu et tente d'analyser le geste de son ex-mari. Une histoire à la Jean-Claude Romand. Interrogé sur ses mensonges, le faux médecin qui a tué toute sa famille avançait "la crainte" de la "décevoir". La jeune femme pense que c'est un peu le même processus : "Il y a une part d'ego au début, quand il s'est rendu compte qu'il a raté ses études, et j'imagine que c'était compliqué pour lui d'assumer cet échec-là", assure-t-elle.
Une fois passé la colère et la tristesse, l’envie d’écrire un livre se dessine, et plus particulièrement une bande dessinée, qu'elle va simplement nommer "L'Imposture". Marie voit dans cet ouvrage, récemment sorti en librairie, un bon moyen de mettre en mémoire toutes les situations improbables qui lui sont arrivées, avec distance et humour. "Une forme de légèreté pour ne surtout pas tomber dans le pathos", résume-t-elle.
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