Sept à huit

VIDÉO - "Sept à Huit" : la première Française greffée de l'utérus se confie après son deuxième accouchement

par Audrey LE GUELLEC | Propos recueillis par Audrey Crespo-Mara
Publié le 26 mars 2023 à 20h50, mis à jour le 27 mars 2023 à 17h46
JT Perso

Source : Sept à huit

Déborah Berlioz, née sans utérus, vient d'accoucher de son deuxième enfant.
Un "miracle" rendu possible grâce à une greffe rendue possible par sa mère.
La jeune femme s'est confiée sur ce "cadeau inestimable" ce dimanche dans "Sept à Huit" face à Audrey Crespo-Mara.

"Grâce au don de nid de mamie, vous avez pu grandir dans le ventre de maman". C'est en ces termes simples que Déborah Berlioz parle à Misha, sa fille de deux ans, de sa venue au monde. La jeune mère en fera de même dans quelques années avec sa sœur Maxine, née il y a tout juste un mois. Si cela ne semble pas compliqué à expliquer à des enfants, il n'en demeure pas moins que d'un point de vue médical, la naissance de ces deux bébés relève d'une prouesse inédite en France. Et pour cause : donner la vie était physiologiquement impossible pour l'ancienne athlète, née sans utérus.

"C'est l'effondrement total", confie-t-elle face à Audrey Crespo-Mara dans la vidéo en tête de cet article - son "portrait de la semaine diffusé dimanche dans "Sept à Huit" -, en se remémorant le jour où, à 17 ans, on lui a annoncé qu'elle ne pourrait jamais avoir d'enfant. "J'ai l'impression de ne pas être tout à fait femme, pas complète en fait avec cet organe en moins", poursuit-elle. À l'époque, le père de la jeune fille se lance dans des recherches sur le syndrome censé priver cette dernière de maternité, et fait naitre en elle une lueur d'espoir qui ne la quittera plus. "Il est tombé sur une étude suédoise qui expérimentait la greffe d'utérus sur des souris et qui avait permis des naissances, il me disait que des années plus tard, la science permettrait sûrement d'avoir une solution pour moi", se souvient-elle.

"Ma mère a fait de moi une mère"

Et ce dernier avait raison. En mars 2019, à 36 ans, Déborah Berlioz est la première Française à recevoir une greffe d'utérus, dans le cadre d'un essai clinique mené par le professeur Ayoubi et ses équipes de l'hôpital Foch, dans les Hauts-de-Seine. L'organe qu'elle reçoit n'est autre que celui sa mère, alors âgée de 58 ans. "Maman m'a toujours dit (après les recherches du père, ndlr) : ne t'inquiète pas, je ferai toujours tout pour garder mon utérus en bonne santé, car si ce genre d'acte fonctionne sur l'être humain plus tard, je te donnerai cet utérus", explique-t-elle. Et d'ajouter : "Ça a été instinctif pour elle".

Au terme d'une intervention de 13 heures pour la mère de Déborah, et de 9 heures pour cette dernière, l'utérus a été prélevé et greffé d'une génération à l'autre. "C'est magique, c'est un peu de la seconde main", plaisante la jeune femme, alors que ses enfants ont été portés dans l'organe qui l'a portée elle-même, ainsi que ses deux frères. "C'est bizarre à dire, mais ma mère a fait de moi une mère", explique-t-elle, tout en considérant que "Misha y a contribué plus que tout". Et d'insister : "Ça a été une vague d'amour, un cadeau inestimable de pouvoir m'offrir cette chance de devenir mère et de porter la vie".

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Déborah Berlioz s'estime d'autant plus reconnaissante qu'elle a pu vivre ce bonheur deux fois. "Quand on arrive à cet instant à la maternité avec mes deux filles autour de moi, c'est de l'ordre du miracle", confie-t-elle, encore très émue. Après cette deuxième naissance, son utérus greffé lui sera retiré, car il l'oblige à suivre un traitement antirejet.

Retrouvez cette interview en intégralité dans la vidéo en tête de cet article et sur MyTF1


Audrey LE GUELLEC | Propos recueillis par Audrey Crespo-Mara

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