VIDÉO "SEPT À HUIT" - Téléréalité faite maison : ces "family vlogs" qui rapportent gros

V. Fauroux | Reportage Sept à Huit
Publié le 7 février 2022 à 16h10, mis à jour le 7 février 2022 à 16h41
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Source : Sept à huit

Le magazine de TF1 "Sept à Huit" se penche sur ces familles qui mettent en scène leur vie intime et partagent les vidéos sur les réseaux sociaux.
Un business lucratif, mais susceptible de dérives dont les enfants sont les premières victimes.
En France, une loi vient d'être votée pour encadrer cette activité pour les mineurs.

Au menu du jour : pâtes carbonara et gratin de chou-fleur. Dans la vidéo que les internautes vont découvrir, nous ne sommes pas dans la cuisine d'un chef étoilé, mais dans celle de Laure, une maman qui adore se filmer et partager ses recettes. À 28 ans, elle est ce qu'on appelle une vlogeuse famille. Elle tient un vlog en vidéo où elle raconte sa vie de tous les jours avec son mari, Anthony, 33 ans, et leurs trois enfants Abigaël, 18 mois, Lily-Rose, 4 ans et Eden, 7 ans. Ces derniers sont-ils intéressés par ce qu'elle filme ? La maman répond oui, sans hésiter. "Ça fait partie de la journée. En fait, je ne me pose pas la question. Ça fait partie de ce que moi j'aime bien partager donc si moi j'aime bien, je pars du principe qu'il y a au moins une partie du vlog qu'ils aiment bien", affirme-t-elle dans le reportage de "Sept à Huit" à voir en tête de cet article.

98 millions de vues

Dans les vidéos qu'elle poste sur sa chaîne YouTube, Laure montre à peu près tout : le réveil des enfants, elle en pyjama, son mari ramassant les jouets... Chaque vidéo dure une quinzaine de minutes, et il y en quatre par semaine. Une téléréalité maison qui cartonne puisque 328.000 personnes suivent Laure, Anthony et leurs trois enfants, jusque dans les moments les plus intimes. La vidéo de la naissance de Lily-Rose, il y a quatre ans, a ainsi été vue par plus d'un million de personnes. 

En sept ans, plus de 1000 vidéos ont été postées pour 98 millions de vues. Un succès dont les enfants sont la pièce maîtresse et qui commence à rapporter beaucoup d'argent à la famille. Grâce à la publicité diffusée pendant ses vidéos, Laure touche de YouTube entre 50 centimes et trois euros toutes les 1000 vues. Pour celle de l'accouchement, par exemple, elle a reçu 1500 euros. Mais ce n'est pas sa seule source de revenus. Laure, comme n'importe quelle influenceuse, est aussi rémunérée pour mettre en avant certaines marques grand public, alléchées par ses 328.000 abonnés, principalement des mères de famille. "Je suis dans le même monde qu'elles, du coup quand les marques viennent vers nous, elles se disent que ce sont des personnes comme elles qui sont leurs potentielles clientes", argumente Laure. 

Résultat, Laure vit aujourd'hui exclusivement de l'argent générée par ses vidéos et ses shooting photos. Elle a quitté son poste de commerciale pour faire de la pub pour à peu près tout : du fromage avec son fils Eden, de la lessive, des sushis et même une pompe à chaleur. La jeune maman a même monté sa société de production et a embauché une jeune femme à plein temps pour les shooting, les tournages et les montages. Même son mari Anthony a quitté son emploi de convoyeur de fonds pour devenir comptable. "Par rapport au chiffre d'affaires qu'on fait, on se verse comme salaire pour moi et mon conjoint avec toutes nos activités réunies entre 5000 et 5500 euros par mois", dit-elle. 

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Les vlogs famille cartonnent en France depuis cinq ans. Et ce sont plusieurs millions d'Internautes qui suivent chaque jour des dizaines de familles. Mais cette vie privée exposée aux yeux du monde pose question, surtout pour l'intimité des enfants qui vivent en permanence sous l'œil des caméras et sont transformés régulièrement en panneaux publicitaires. Des associations de protection de l'enfance ont dénoncé ces vidéos qui peuvent avoir des conséquences psychologiques sur la construction de l'enfant qui ne distingue plus le réel du virtuel. Elles pointent du doigt notamment ce qu'elles nomment du travail dissimulé pour ces mineurs. 

Jusqu'à aujourd'hui, aucun texte ne légiférait ces vidéos familiales, mais une loi vient d'être votée en France pour encadrer l'activité des enfants sur YouTube. Elle sera rattachée à celle déjà en vigueur sur le travail des enfants dans le cinéma et la publicité. Les enfants n'auront pas le droit d'être filmé plus de deux heures par jour. Seulement le mercredi et le samedi. Et tous devront avoir des contrats de travail. Cette loi entrera en vigueur dans quelques semaines. 


V. Fauroux | Reportage Sept à Huit

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