Près de 500 hectares ont été réduits en cendres par un violent incendie à la Teste-de-Buche, près de la Dune du Pilat.Quelque 6.000 personnes, qui séjournaient dans cinq campings, ont dû être évacuées.Le feu n'est pas encore maîtrisé ce mercredi, tout comme à Landiras, non loin de là, où près de 500 personnes ont aussi été déplacées.
La verdure d'un terrain de camping troquée contre un parking, la tente ou le mobil-home contre une voiture sur un parking : des milliers de campeurs installés près de la Dune du Pilat ont vu leurs vacances bouleversées par un départ de feu qui grignote la forêt alentours. Le front contre le volant, certains tentent de se reposer, d'autres se brossent les dents devant un coffre ouvert, rempli à la hâte. Face à la menace d'un violent incendie qui ravage depuis mardi La Teste-de-Buche, dans le bassin d'Arcachon en Gironde, cinq campings ont été évacués et plus de 6.000 personnes déplacées dans la nuit, par mesure de prudence à cause des fumées.
"À 3h ou 3h30, quelqu'un est passé nous dire qu'il fallait partir. On a rassemblé ce qu'on a pu, on a tout mis dans la voiture et on a filé", raconte l'un d'entre eux dans le reportage du 13H de TF1 en tête de cet article. "On dormait bien, et puis notre père nous réveille : 'Il faut se lever !'. Au loin, on voyait la grosse fumée, on la voit encore là. Ça fait bizarre", rembobine aussi un jeune garçon.
"C'est un peu le désarroi"
Un appel lancé en pleine nuit donc, arrachant les campeurs à leur sommeil et les précipitant sur les routes, en bus ou en voiture, avant de rejoindre le Parc des expositions de la ville. Emmitouflés dans des sacs de couchage ou des couvertures de survie, adultes comme enfants attendent allongés sur des lits de camp ou à même le sol. Le petit déjeuner est fourni par un centre commercial à six heures, comme un lot de consolation. "On a eu un peu peur cette nuit, mais maintenant on est rassuré", se réjouit un campeur.
Reste que si certains ont emporté le plus possible d'affaires, d'autres n'ont pas pu anticiper. "Hier soir, ils nous avaient dit qu'il n'y aurait pas de danger, pas d'évacuation, donc nous n'avions rien préparé", déplore un vacancier, son enfant dans les bras, qui racontant être "parti en courant". "On a tout laissé, on n'a pas de vêtements, rien", confie une autre campeuse épuisée, assise contre un mur, une couverture de survie sur les épaules.
Seuls les gérants de camping sont restés sur place. Au camping des Flots Bleus, les tentes sont intactes, les vélos sont de sortie et quelques vêtements sèchent encore, suspendus entre deux arbres, mais le site est désert. "Hier soir, il y avait une grosse activité sur le camping. Et puis, en un bref instant, plus personne. C'est un peu le désarroi", décrit son directeur Franck Couderc. Ce mercredi à la mi-journée, les vacanciers ignoraient encore s'ils pourraient rejoindre leur tente, puisque l'incendie menace toujours.
À plusieurs dizaines de kilomètres de là, ce sont des habitants d'un village qui ont dû quitter leur domicile précipitamment. Les forêts de Landiras, en Gironde, s'embrasent depuis mardi après-midi à cause des vents tournants et de la sécheresse : 1000 hectares sont déjà partis en fumée. Sur un front de plus de cinq kilomètres, 300 pompiers continuent de lutter contre les flammes. Le feu se dirige rapidement vers le village de Guillos, qui a été évacué en urgence. "Je n'ai que mon sac", lance une automobiliste à son volant, laissant sa maison derrière elle, dans le reportage du 13H de TF1 ci-dessous.
Au total, quelque 450 personnes ont été déplacées par précaution, mais aucune maison n'a été touchée. "La situation n'est toujours pas stabilisée, ce matin les températures remontent et le feu reprend un peu d'activité", met toutefois en garde le Lieutenant-colonel Eric Pitault. "Le feu va durer plusieurs jours, il ne faut pas se voiler la face", abonde Philippe Carreyre, le maire de Louchats, un village attenant.
Ces incendies laissent leur marque dans le ciel à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde, jusqu'à la ville de Biscarosse, sur la côte landaise. Sa forêt était recouverte d'un épais nuage de fumée ce mercredi matin, porté par le vent. La promenade à vélo au milieu des pins devient anxiogène aux abords des campings de la commune, d'autant qu'un afflux de touristes est attendu en cette veille de week-end prolongé du 14-Juillet.
"C'est enfumé, le ciel est chargé, le soleil est voilé, c'est assez pesant", résume un cycliste dans le reportage du 13H de TF1 ci-dessus. "Il y a une odeur âcre. On a vu hier que ça cramait, on est aux premières loges. C'est inquiétant." "Hier, on n'avait pas l'odeur, mais maintenant oui, alors forcément, plus ça va, plus les gens s'inquiètent", explique aussi Elodie Louvel, vendeuse dans une boulangerie de la ville. Selon les pompiers, le feu ne menace toutefois pas le département des Landes pour l'instant.
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