VIDÉO - "Ça va durer" : jusqu'à quand les grévistes sont-ils prêts à tenir ?

par Virginie FAUROUX Reportage vidéo : Fabien Chadeau, Pauline Lefrançois et Antoine Santos
Publié le 24 mars 2023 à 10h24

Source : JT 20h Semaine

Parmi les manifestants contre la réforme des retraites, des hommes et des femmes sont en grève reconductible depuis 18 jours.
Quel est à présent leur but ? Et jusqu'où sont-ils prêts à tenir ?
Le 20 heures de TF1 est allé à leur rencontre.

Dans la rue, l'opposition à la réforme des retraites a pris depuis jeudi un tournant plus radical, porté par de jeunes militants lassés des cortèges hebdomadaires et prêts à en découdre. Ce fut le cas dans plusieurs villes de France, dont Paris, où dans la soirée une présence accrue de Black Blocs a semé le trouble. Mais les manifestants ne se résument pas à cela, même si certains, déchaînés après l'usage par le gouvernement de l'article 49.3 - qui permet l'adoption sans vote d'une loi et qu'ils considèrent comme un "déni de démocratie" - attendent que la contestation "monte" d'un cran.

"Aucune raison de lâcher"

D'autres gardent espoir de faire reculer le gouvernement et ne se contentent plus de bloquer. Comme au Havre, où des manifestants ont décidé de dormir sur place, car ici, ils sont prêts à tenir autant qu'il faudra. "Il faut la grève générale et reconductible parce qu'historiquement, on sait qu'il n'y a que ça qui marche", lance Adrien Cornet, délégué CGT, dans la vidéo du JT de 20H en tête de cet article. 

Même détermination à la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville, en Normandie, où 35 grévistes sur les 1 650 salariés du site campent jour et nuit à l'entrée de l'usine. Ils veulent empêcher une éventuelle réquisition qui pourrait intervenir n'importe quand. Résultat, des roulements s'organisent. "Ça va durer, donc il faut peut-être qu'il y en ait qui rentrent pour pouvoir se relayer dans la journée. Du coup, j'ai des collègues qui sont partis pour pouvoir se reposer. Et à 19h, je serais relevé par mes collègues", avance Romuald Masson, délégué CGT. 

Pendant ce temps, à Marseille, un piquet de grève a été installé à l'entrée du grand port maritime. Ils étaient une trentaine de manifestants, ce jeudi après-midi, mais depuis trois jours, ils sont 730 grévistes parmi les 1 040 agents portuaires. Ici également, la fermeté semble sans faille. "Aujourd'hui, on a un gouvernement qui s'entête et qui est lui-même jusqu'au-boutiste, donc on n'a aucune raison de lâcher", affirme de son côté Pascal Galéoté, délégué CGT.

Et pour la première fois depuis le début du mouvement, un aéroport a été pris pour cible. Le terminal 1 de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle (Roissy) a été occupé momentanément jeudi matin. Une centaine de grévistes sur les 90.000 salariés de l'aérogare ont bloqué l'accès routier pendant toute la matinée. "Nous, ce qu'on veut, c'est le retrait total de la réforme. Il n'y a rien à négocier, il n'y a pas une ligne qui doit rester", tranche Fabrice Criquet, délégué Force Ouvrière.

Pour tenir, ils sont nombreux à compter sur les caisses de grève, alimentées par des dons de particuliers.


Virginie FAUROUX Reportage vidéo : Fabien Chadeau, Pauline Lefrançois et Antoine Santos

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