À Lyon, ville française la plus frappée par la pénurie d'appartements, Olivia n'a toujours pas de logement à quelques jours de la rentrée.Une situation bien connue par de nombreux étudiants partout en France, confrontés quotidiennement à l'explosion des demandes et des arnaques en ligne.Le magazine de TF1 "Sept à Huit" a enquêté sur les pièges à éviter.
Visite groupée pour Olivia, 21 ans, et son père Emmanuel. La jeune femme intègre une école de communication dans une semaine, et elle n'a toujours pas de logement à Lyon. Père et fille ont fait quatre heures de route depuis le Var pour cette visite, leur deuxième seulement en cinq semaines de recherche. Olivia sait déjà qu'elle postulera : "Il me plaît parce qu'il est disponible", déclare l'étudiante avec un sourire narquois. "À cette période de l'année, on ne peut plus se permettre de refuser un appartement, même quand il ne nous plaît pas forcément", se désole-t-elle.
Agent immobilier depuis 15 ans, Heidi, qui s'occupe de la visite, n'a jamais connu une telle pénurie : "Là, c'est le seul T2 qu'il nous reste. On n'a plus de T1, plus de studio. La première semaine d'août, on a épuré tout ce qu'il nous restait des préavis reçus en juillet", raconte-t-elle. Olivia a un très bon dossier. Ses parents, qui se portent garants, gagnent à eux deux 7.000 euros par mois. Mais la jeune femme a de la concurrence : six autres personnes visitent l'appartement aujourd'hui. "Pour ma part, ça fait 4-5 mois que je cherche", s'exclame une autre candidate présente ce jour-là.
Avec un logement pour cinq étudiants, Lyon est la ville la plus frappée par la pénurie de biens. Les agences immobilières affichent même la rupture sur leur devanture, comme le montre le reportage de "Sept à Huit" à regarder en tête de cet article. En cause : le manque de résidences étudiantes, la concurrence d'Airbnb ou encore l'effet pervers de l'encadrement des loyers, qui dissuade les propriétaires d'investir dans les petites surfaces. Dans ce contexte, comment mettre toutes ses chances de son côté pour trouver un logement, et quels sont les pièges à éviter ?
Installer des alertes pour réagir rapidement
Dans cette course contre la montre, il faut être réactif. Notamment sur les sites d'annonces entre particuliers : "Là, par exemple sur Leboncoin, Olivia vient d'être notifiée d'une nouvelle annonce, et il faut répondre tout de suite, car il va y avoir 300, voire 400 demandes dans les 5-6 minutes qui viennent", explique Emmanuel. Pour être la première à candidater, Olivia a préparé un texte à l'avance dans ses notes : "Je copie, je colle directement sur l'annonce, et j'envoie !", explique-t-elle en détaillant l'action sur son portable. "Ah ! Cette fois ça m'affiche que le message n'a pas pu être envoyé. C'est assez typique, ils suppriment leur annonce parce qu'il y a trop de demandes et ils ne s'y attendent pas", poursuit-elle, à peine étonnée.
Olivia et son père ont finalement décroché une visite à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon. "Vous avez eu de la chance parce que vous avez été les premiers à répondre. J'avais mis l'annonce en ligne peut-être trente secondes avant", détaille le propriétaire pendant la visite. "C'est simple, je l'ai mis en ligne, j'ai eu 200 messages en une demi-heure. J'ai dû mettre mon téléphone en mode avion, je ne pouvais plus", ajoute-t-il, encore sous le choc. Le propriétaire a planifié encore sept autres visites pour la journée.
Attention aux arnaques !
Sur ce marché locatif très tendu, les étudiants sous pression sont des proies faciles. Sur Internet, des centaines de fausses annonces pullulent. Heidi, agent immobilier, sait parfaitement débusquer ce type d'arnaques : "On est sur un trois pièces, une chambre de 30 mètres carrés. Il n'y a rien de logique là-dedans, sur un loyer qui n'est pas du tout cohérent avec le secteur. 500 €, charges comprises, en plein Lyon 1er... C'est un des quartiers les plus chers. Pour moi, on est sur du faux, c'est sûr", détaille avec assurance cette habituée des arnaques.
Lorsque des candidats moins méfiants répondent, les faux propriétaires leur réclament de l'argent avant même d'effectuer la visite. "Je ne viendrai pas juste pour effectuer une visite, alors voici ma condition : j'exige une garantie (Caution)", peut-on lire dans un mail envoyé par un propriétaire, dévoilé dans le reportage en tête de cet article. Une situation qui arrive très souvent : "On vous fait tout un speech, on vous demande de l'argent pour pouvoir réserver le logement ou le bloquer en vue de signer le bail ou avoir l'entrée dans les lieux. Mais la règle à retenir, c'est qu'on ne donne pas un euro avant d'avoir mis un pied dans l'appartement, d'avoir un bail signé et d'être sur place avec des clés", met en garde Heidi.
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