La Première ministre est revenue jeudi sur le projet de réforme du gouvernement concernant les allocataires du RSA.Il prévoit de conditionner le versement de l'allocation à 15 à 20 heures d'activités, destinées à "retrouver un emploi".Mais pour des bénéficiaires en difficulté, comme les mères seules avec enfants, des "solutions" doivent être trouvées avant d'envisager toute activité.
C'est l'une des mesures phares que comprend du "grand chantier" consacré à l'emploi et au travail, sur lequel Emmanuel Macron veut notamment miser pour la suite de son quinquennat. Lors de son allocution télévisée lundi 17 avril, le chef de l'État a dit souhaiter redoubler d'"efforts pour ramener vers le travail le plus de bénéficiaires du RSA". Invitée sur France 2 ce jeudi, Elisabeth Borne a confirmé qu'une réforme était en préparation et "fera l'objet d'un projet de loi qui pourra être débattu avant l'été". Son objectif : "trouver le meilleur parcours" possible pour que les allocataires puissent "retrouver un emploi".
Le gouvernement souhaite en effet conditionner le versement de l'allocation à la réalisation de 15 à 20 heures d'activité par semaine. À l'heure actuelle, 60% des bénéficiaires au RSA ne sont pas inscrits à Pôle Emploi, une situation "pas normale", a déploré la cheffe de l'exécutif. La réforme envisagée devrait donc permettre de "s'assurer que dès que quelqu'un touche le RSA il sera bien inscrit à Pôle Emploi, qui s'appellera demain France Travail, pour qu'on mette en place un accompagnement adapté", a-t-elle expliqué. Une expérimentation est déjà en cours dans une vingtaine de départements, "on veut généraliser progressivement" le dispositif, a-t-elle ajouté.
"Il ne s'agit pas de les faire travailler sans les payer"
Elle est aussi revenue sur les déclarations de Martin Hirsch, un haut fonctionnaire initiateur du RSA, qui a estimé mardi sur franceinfo que "transformer un allocataire en une main d'œuvre sans droit est une régression sociale". "Il n'a pas compris ou fait semblant de ne pas comprendre que ce qu'on veut, c'est de permettre aux bénéficiaires du RSA de retrouver un emploi", a lancé la cheffe du gouvernement, visiblement irritée. "Il ne s'agit pas de les faire travailler sans les payer, mais de leur permettre de découvrir des métiers, de se former quand ils en ont besoin. C'est ça les 15 à 20 heures d'activité dont on parle."
Mais en fonction de leur situation, tous les bénéficiaires ne seront pas logés à la même enseigne. "Une partie de ceux qui touchent le RSA pourraient travailler, donc on va les accompagner avec un contrat d'engagement réciproque, avec des droits et des devoirs, pour retrouver le plus vite possible un emploi. Pour tous ceux qui peuvent aussi avoir des problèmes préalables à régler, comme des problèmes de garde d'enfants, il faudra qu'on puisse leur proposer une réponse pour leur promettre de retourner à l'emploi", a développé la Première ministre.
Elle a notamment souligné qu'un tiers des allocataires du RSA sont des femmes seules avec enfants. "Évidemment que dans le cas d'une femme avec un problème de garde d'enfants, on ne va pas lui demander de s'engager dans 15 à 20 heures d'activité", a-t-elle insisté, rappelant son objectif de créer "200.000 places supplémentaires" pour l'accueil des tout-petits. "C'est en accompagnant mieux ces femmes qu'elles pourront retrouver un emploi", a-t-elle martelé.
En revanche, "en dehors de ces situations, tous ceux qui touchent le RSA et n'ont pas une contrainte comme la garde d'enfant, devront avoir un parcours" leur permettant de revenir à l'emploi, sur le modèle de "ce qu'on a fait sur le contrat d'engagement jeune", a poursuivi Elisabeth Borne.
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