SÉCURITÉ ROUTIÈRE - À partir du 1er juillet 2022, tous les nouveaux véhicules devront être équipés d'un outil intelligent de contrôle de la vitesse. Un dispositif imposé au niveau européen.
Et si, bientôt, les radars n'avaient plus de raison d'exister ? Tous les nouveaux véhicules seront équipés d’un système d'adaptation intelligente de la vitesse (AIV) - une sorte de super-limiteur - à partir du mois de juillet prochain.
Ce mécanisme contrôlera en permanence que le véhicule respecte la limitation de vitesse en vigueur sur la route où il évolue. En cas d'excès, plusieurs alertes avertiront le conducteur. Puis, dans un second temps et s'il n'y a eu aucun ralentissement, un dispositif actif de bridage de la vitesse entrera en action, "en réduisant la puissance de propulsion et le couple de transmission du véhicule", explique la réglementation européenne à ce sujet, officiellement adoptée ce mercredi. Concrètement, après un premier signal sonore, la pédale se durcira progressivement pour amener le conducteur à décélérer.
Des caméras et un système de géolocalisation
Pour connaître la vitesse autorisée, des caméras placées à l’avant du véhicule liront les panneaux de limitation. Un GPS ou plutôt une cartographie intégrée permettront aussi de géolocaliser la voiture. Pour ce qui est des modèles dépourvus de système de navigation, la géolocalisation peut également s'effectuer par le biais de la carte SIM et de la balise GPS du système d’appel d’urgence eCall (obligatoires sur toutes les voitures neuves depuis 2018).
L'adoption de ce nouveau système fait l'objet de débats. Certains sont pour. "C’est bien, comme ça on n’aura pas d’amende", se réjouit un automobiliste dans le reportage de TF1 en tête de cet article. "Je pense que c’est bien. Cela va permettre de limiter les accidents", estime de son côté une jeune femme. D’autres sont moins convaincus. "C’est une nouvelle contrainte. On est toujours obligés de s’adapter", fustige un conducteur.
La limite des "vitesses implicites"
Reste le problème de la fiabilité d'un tel système. Et là aussi, une certaine part de scepticisme demeure. "Ce n’est pas toujours super fiable. C’est peut-être donner la main à la voiture pour, peut-être, se tromper et nous faire rouler trop vite ou pas assez", souligne François Tarrain, journaliste à Auto Plus. "Il suffit que les caméras ne voient pas un panneau et cela peut créer des situations dangereuses", ajoute-t-il. À ce titre, la plupart des experts estiment que la plus grande faille du super-limiteur de vitesse réside dans les "vitesses implicites". Il s'agit de tronçons de route lors desquels les panneaux n’apparaissent pas forcément immédiatement (entrée de ville, bretelle d’accès à l’autoroute par exemple...). Cela comprend aussi les changements de vitesse aléatoires dus à la météo.
À noter malgré tout qu'il sera possible de désactiver manuellement le système, mais seulement au démarrage. Le conducteur pourra également passer outre en cas de besoin. "Il sera toujours possible de ne pas obéir aux injonctions (de l'AIV, ndlr), le conducteur restera maître à bord", confirme à Caradisiac Fabrice Herveleu, de l'Organisme Technique Central du contrôle technique des véhicules.
Le déploiement de l’AIV se fera en deux temps. Les nouveaux modèles qui apparaîtront à partir de juillet 2022 en Europe en seront tous équipés d’office. Dès 2024, ce sont tous les véhicules neufs qui se verront appliquer cette obligation. Avec ce dispositif, qui ne devrait pas entrainer de hausse de coût des voitures, les autorités espèrent diminuer progressivement de 30% le nombre d'accidents sur les routes.
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