VIDÉO -"Ici, c'est un peu l'armée" : "Sept à Huit" plonge dans les cuisines de McDonald's

M.D. | Reportage Sept à Huit
Publié le 29 mars 2022 à 10h22, mis à jour le 29 mars 2022 à 15h44

Source : TF1 Info

L’enseigne de fast-food est l’un des plus gros employeurs en France.
Un jeune sur 10 serait passé par ses cuisines, où règne une ambiance quasi-militaire.
Pour ceux qui s'accrochent, l'aventure McDo peut servir d'ascenseur social.

C’est la fin du service, l’heure de faire le bilan. Sur un écran, Carlos et son adjointe scrutent à la loupe les performances du jour de la vingtaine de salariés derrière les fourneaux. "Cela nous permet de mesurer l’efficacité des deux lignes de production, la vitesse où ils vont, ce qu’ils ont produit, le temps qu’ils ont mis pour le faire. On peut évaluer la performance de la cuisine pour comparer et savoir qui sont les éléments faibles et les éléments forts", explique le manager, qui travaille pour l'enseigne américaine depuis 24 ans, dans le reportage de "Sept à Huit" en tête de cet article. Car chez McDo, chaque seconde compte ou presque. 

En débarquant des États-Unis dans les années 1970, le numéro un mondial du burger a importé le concept de cuisine à la chaîne. Pour qu’un client soit satisfait, il doit être servi dans un laps de temps bien défini à l'avance : 3 minutes et 30 secondes chrono, soit 210 secondes. Sur l’écran de contrôle, la commande passe en rouge dès que ce délai est dépassé. "Une seconde mise bout à bout, cela fait dix minutes. Pour le commun des mortels, c’est très rapide. Pour nos clients, c’est long. Et pour moi, c’est très, très long", affirme Carlos. D'autant que si les objectifs ne sont pas atteints, il risque de perdre sa prime.

Quand je réfléchissais trop, je n’arrivais à rien.
Un employé du McDonald's des Mureaux, près de Paris

En cuisine, chaque employé est dédié à une tâche bien précise, de la cuisson des steaks ou des nuggets à la confection des sandwichs. Pas le temps de bavarder, ici tout est minuté. "McDo, c’est un peu l’armée. Il y a des règles partout, en cuisine, au comptoir, en salles", explique un employé. "Quand je réfléchissais trop, je n’arrivais à rien. Il faut juste faire ce qu’on te dit et puis voilà", dit-il. Un travail répétitif qui attire presque exclusivement des jeunes. Dans ce restaurant des Mureaux (Yvelines), un des 1495 que comptent la marque en France, 90% des employés ont moins de 30 ans. Parmi eux, de nombreux étudiants, mais aussi des jeunes en échec scolaire ou qui n'arrivent pas à trouver d'emploi.

Avec 37.500 embauches par an, la marque américaine est l’un des plus gros employeurs du pays. En France, un jeune de moins de 35 ans sur dix travaille ou a travaillé pour l’enseigne américaine. Le turn-over y est néanmoins plus important qu'ailleurs : environ 80% par an, soit 5 fois plus que la moyenne nationale. En cause notamment, d'après les syndicats, les horaires décousus. Au Mc Donald's des Mureaux, Thomas vient de signer son premier contrat. Il travaillera du lundi au vendredi, de 11h30 à 15h, puis de 19h à 23h, pour un salaire net mensuel de 857 euros. Après 50 CV envoyés, il n'avait reçu que deux réponses favorables, dont un poste de magasinier chez Amazon. 

Pour ceux qui s'accrochent, comme Hugo, l'aventure Mc Do peut aussi servir d'ascenseur social. Âgé de 21 ans, il travaille depuis deux ans à temps plein au McDonald's des Mureaux. Pour le récompenser de tous ces efforts, la directrice du restaurant, Latifa, est venue lui annoncer une bonne nouvelle. Ce jour-là, le jeune homme est promu au poste d'assistant manager. Une fierté pour Hugo qui souffre de dystasie, un trouble de l'apprentissage. Il a dû arrêter l'école après le baccalauréat. La directrice lui remet ce jour-là son nouvel uniforme. Grâce à cette promotion, Hugo va être augmenté de 180 euros bruts mensuels. De quoi l'aider à concrétiser l'un de ses projets, celui de devenir propriétaire, à 22 ans à peine.


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