Correcteurs automatiques : ces lapsus qui en disent beaucoup sur vous !

TF1 | Reportage Quentin Fichet, Maud Gatineau
Publié le 14 janvier 2023 à 13h38

Source : JT 20h WE

Les inventeurs de correcteurs d’orthographe de nos smartphones avaient sûrement de très bonnes intentions.
Mais ils ne se doutaient, sans doute pas, des effets pervers de leurs systèmes.

Cela nous est tous arrivé. Il y a ce que nous voulons écrire, et ce que nous envoyons vraiment. Entre les deux, parfois une lettre s'est glissée. Notre correcteur orthographique nous offre ces petits moments de gêne, cet instant, où vous vous sentez très bête, un "gros bisou" transformé en "gros bidon", un tendre "mi amor" devenu "mi amortisseur". Et à chaque fois, il est trop tard pour corriger, le message est déjà envoyé.

Un téléphone peut "nous tromper"

Pour comprendre comment fonctionne exactement cette option censée nous aider, nous sommes allés en bord de mer. À l’université de la Rochelle, en Charente-Maritime, où un chercheur s’est intéressé à ces correcteurs. "Ils prennent en compte les textes que vous avez écrits, les textes que vous avez reçus, et de très grandes collections de textes extérieurs", détaille Antoine Doucet, professeur en informatique. Avec l'université d'Helsinki, le chercheur est même allé plus loin, en examinant ces lapsus afin de permettre aux correcteurs de concevoir des blagues automatiques.

"L'intelligence artificielle consiste à apprendre à la machine ce que sait déjà faire l'homme et donc c'est reproduire. Mais être créatif, faire des choses nouvelles, c'est une autre étape. On a su rendre la machine drôle et d'une façon qu'on ne sait pas prédire à l'avance", explique-t-il.

Les lapsus disent beaucoup de nous. Ce ne sont pas que des fautes anodines, de simples anecdotes, mais des indices sur notre rapport au téléphone portable. "On les porte contre soi, dans sa poche, on dort avec et tout d'un coup voilà, il y a un bug, il y a un lapsus et quelque chose dont on va devoir se débrouiller et on va découvrir finalement, et c'est bien, que peut-être il faut faire plus attention à la relation qu'on a avec notre smartphone, ça reste une machine, il n'est pas complètement intégré dans notre corps et il peut nous tromper", explique de son côté Serge Tisseron, psychiatre et auteur de Le déni ou la fabrique de l'aveuglement, en analysant l'effet que ces petites fautes dans les messages peut avoir sur nous.

Mais pour vous rassurer, dites-vous que peu de gens ont lu votre lapsus. Michel Polnareff, lui, s’est fait avoir par son correcteur sur Twitter. Il voulait écrire "Mon public me manque" et finalement, ce fut "Mon pubis me manque", lu par plus de 27.000 personnes.


TF1 | Reportage Quentin Fichet, Maud Gatineau

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