TRANSPORTS - Une étude de l'UFC Que Choisir pointe un réseau ferroviaire hexagonal "dégradé" et "vieillissant". Selon l'association de consommateurs, les usagers ont perdu de l’ordre de 340 millions de minutes lors de leurs parcours en raison de défaillances d’infrastructures.
"Prendre le train, c'est toujours le stress de savoir s'il y en a un, si on va arriver à l'heure", fustige dans la vidéo de TF1 en tête de cet article une usagère régulière de la SNCF. Comme elle, de nombreux Français remettent en cause la fiabilité et la ponctualité de l'opérateur ferroviaire. Une défiance que risque de conforter un rapport de l'UFC Que Choisir publié ce mardi 5 octobre. L'association de consommateurs évoque un "réseau dégradé confronté à des difficultés de financement et de gouvernance" qui "altèrent la qualité de service pour les consommateurs, particulièrement sur les petites lignes".
Selon les données collectées, 23% du réseau hexagonal a dépassé sa durée de vie optimale. Le manque de matériel et la vétusté des infrastructures - en moyenne les rails, feux de signalisation et postes d'aiguillages ont 37 ans - génèrent de nombreux retards ou annulations. Ainsi, sur les petites lignes, environ un train sur cinq subit des ralentissements répétés. Au bout du compte, sur les lignes concernées, les cinq millions d'usagers ont perdu, en 2018, de l’ordre de 340 millions de minutes lors de leurs parcours en raison de défaillances d’infrastructures (soit environ 68 minutes par personne).
Trois fois plus d'agents pour faire fonctionner un train
Pour rétablir la situation, l'UFC que Choisir ne voit qu'une seule solution : relancer l'investissement. Conséquence d'un endettement toujours plus important (il dépassait les 38 milliards d'euros fin 2020), la SNCF peine à débloquer des fonds suffisants pour entretenir son réseau. Depuis 15 ans, les investissements ont triplé. Mais cela ne suffit pas, la situation étant beaucoup trop dégradée. Par ailleurs, le sous-investissement chronique affecte la performance du gestionnaire d’infrastructures, SNCF Réseau. Ainsi, la circulation d’un train en France demande en moyenne 2,8 fois plus d’agents et 1,7 fois plus de capitaux que dans les pays voisins européens.
Sans la mise en place d'une "véritable politique de long terme", cette situation est appelée à se poursuivre ou à se dégrader. 40% des petites lignes tricolores pourraient d'ailleurs être menacées dans les prochaines années. Dans les faits, on assiste en fait à la création d'un cercle vicieux. Les trains sont vétustes et en retard. Du coup, ils sont souvent délaissés par les voyageurs. Cela conduit à l'abandon/désaffection de certaines lignes.
"Garantir les investissements nécessaires à la rénovation"
Pour tenter d'inverser la dynamique, l'UFC Que Choisir préconise d'augmenter le soutien financier à SNCF Réseau pour "garantir les investissements nécessaires à la rénovation et à la modernisation du réseau". Elle suggère également d'imposer au gestionnaire des "critères de performance et des mécanismes réellement incitatifs et crédibles en cas de non-respect de ces derniers".
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