VIDÉO - Des trains plus fréquentés en 2017, mais davantage en retard : "C'est pire que jamais !"

par Christopher QUAREZ
Publié le 8 janvier 2018 à 19h33, mis à jour le 8 janvier 2018 à 19h54
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Source : JT 13h Semaine

RÉACTION – Le bilan de la SNCF pour l’année 2017, dévoilé ce lundi par nos confrères de France Info, est en demi-teinte. Si la société enregistre un bon de fréquentation sur l'année passée, les retards, eux, ne se comptent plus. Une situation qui fait réagir plusieurs fédérations d'usagers.

Comme un demi-succès ? 2017 s'est soldée par une progression, mais aussi par des couacs pour la SNCF. En termes de fréquentation,  la société enregistre des chiffres satisfaisants : 110 millions de voyageurs ont emprunté les TGV et Ouigo (+10% par rapport à 2016), 26,6 millions les Intercités (+8%), 336 millions les TER (+4,6%), et 1,2 milliard les Transiliens (+3,2%).

Mais ces bons chiffres, relayés par France Info, sont entachés par des retards et incidents en cascade, notamment sur la période de décembre. Pour preuve, seuls 88,7% des TGV sont arrivés à l'heure, en baisse de 1% par rapport à 2016. Seuls les TER ont amélioré leur régularité, à 90,5%, soit une légère hausse de 0,3%. 

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"Partir à l'heure, c'est la responsabilité première de la SNCF"

"La demande de mobilité croît, ce n’était pas arrivé depuis la crise de 2008 (bancaire et financière, ndlr) où il y a eu une période de décroissance", constate le président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports, Bruno Gazeau. "Il y a toutes les chances que ça se poursuive. Il faut que la SNCF se mette à répondre à la demande. Partir à l’heure, c’est la responsabilité première de la SNCF. Ça ne dépend que d’elle", affirme-t-il. Et de ce côté-là il y a du travail : "C’est catastrophique, on hurle en permanence contre ça". 

De son côté, le porte-parole de la Fédération des usagers des transports et des services publics, Jean-Claude Delarue, tire à boulets rouges. "Tous les jours, il y a des pannes, des retards. Ce n’est un hasard si lors de la réunion (entre les patrons de la SNCF et la ministre des Transports, ndlr) il a été décidé de lancer un audit dans les grandes gares. Autant le TGV fonctionne plus ou moins bien (...), autant les trains des usagers du quotidien, c’est pire que jamais. On a donné une priorité excessive au TGV", déplore-t-il. 

L'information des voyageurs : "Rien n'est impossible"

Trop d'incidents, trop de retards qui engendrent des perturbations aux pires moments d'affluence : cet été et au mois de décembre, lors des départs en vacances. Promesse faite : la SNCF devrait tester dans la seconde quinzaine de janvier un "indicateur de gravité des incidents d'exploitation du réseau affectant les voyageurs", sur le modèle des échelles existant dans d'autres secteurs tels que la météo et le trafic routier.

"La carence de l’information" est indéniable. "Je vois un intérêt assez important à qualifier les incidents", explique Bruno Gazeau. "L’information de la SNCF, c’est désolant", affirme de son côté Jean-Claude Delarue. "On a tous les jours des informations contradictoires (...) La SNCF est coutumière des promesses qu’elle ne tient pas. On a eu trop de promesses, on a trop souvent été échaudés. Ça fait dix ans que Guillaume Pépy est président de la SNCF, s’il savait faire l’information, il l'aurait déjà faite (...) Mais rien n’est impossible", tempère-t-il.

Ouigo, la formule encourageante

Seul lot de consolation pour la société française, la version low-cost des TGV. En 2017, ils ont été deux millions de voyageurs supplémentaires à emprunter un Ouigo. La SNCF espère tripler son volume d'ici deux ans, en 2020. 

"Je félicite le travail que nous demandions de longue date. Je prends acte de l'augmentation du nombre de trains et du choix de les faire partir des grandes gares", se félicite Bruno Gazeau, de la FNAUT. Toutefois, ce dernier "regrette" que le service "soit limité aux grandes gares". Il déplore trop de radiales (des lignes Paris-province, ndlr) et pas assez de transversales (des lignes province-province) du type Bordeaux-Marseille. Pour Jean-Claude Delarue, toute baisse est "bonne à prendre". Plus que jamais en 2018, la SNCF est attendue au tournant. Dossier à suivre...


Christopher QUAREZ

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