REPORTAGE - De la Thaïlande à la France, suivez l'incroyable élaboration d'un pneu

Léa Prati | Reportage T. Jarrion, P. Gallacio, J. Jankwoski
Publié le 4 août 2022 à 20h21, mis à jour le 5 août 2022 à 17h22
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Source : JT 20h Semaine

En cette période de vacances, les pneus sont des compagnons indispensables sur la route.
Mais, comment sont-ils fabriqués ? Et d'où vient la matière première ?
De Thaïlande jusqu'à Cholet, suivons ensemble le parcours de fabrication d'un pneu.

En ce mois d'août, les pneus sont l'un des indispensables compagnons des Français sur la route des vacances. Mais d'où viennent-ils exactement et comment sont-ils construits ? Pour comprendre, suivons ensemble le parcours d'un pneu. 

La construction débute à l'autre bout du monde. À 1h du matin, au cœur de la forêt thaïlandaise, un fermier est en train de traire… des arbres. Mais pas n'importe lesquels : ce sont des Hévéas, aussi appelés "arbres à caoutchouc". "Je fais sortir le latex en grattant l'écorce. On récole la nuit parce que le latex coule mieux lorsque les températures sont basses, l'écorce est plus molle", explique à TF1, dans le reportage en tête de cet article, l'un des 1,5 million de fermiers thaïlandais qui récoltent du latex. À ce stade, il est difficile d'imaginer que le liquide blanc est un ingrédient essentiel des pneus de nos voitures. Et pourtant…

Les plantations d'Hévéas, il y en a partout en Thaïlande. C'est une industrie fortement encouragée par le gouvernement du pays qui fournit, à lui seul, 30% de la production mondiale en caoutchouc. À tel point que cette sève est devenue l'or blanc du pays. Le fermier Thongdee Sripho travaille dans la plantation d'Hévéas, en province de Chonburi, depuis 20 ans. En une nuit, il récolte ce précieux liquide sur 600 arbres différents. "Je gagne 1,30 euro par kilo de latex, mais il y a quelque mois, ce n'était que 50 centimes. Cela dépend du cours du caoutchouc et en ce moment, il grimpe beaucoup", explique-t-il.

Cette matière première naturelle est ensuite solidifiée, en la mélangeant simplement avec de l'eau. "Il faut mélanger très rapidement pour que ça ne fasse pas de grumeaux", montre une ouvrière. "Ensuite, on utilise des séparateurs pour former des blocs et on laisse prendre 40 minutes. En moyenne, on produit 4000 feuilles de latex par jour", détaille à son tour Rattana Chin-Klang, directrice de l'usine Rubber Community Entreprise Group. Les grandes feuilles blanches sont ensuite suspendues pour être séchées. Au bout de quelques jours, elles deviennent brunes, élastiques, très solides, quasiment prêtes pour l'export. "Je vérifie que tout est bien sec et les bords encore humides, je les découpe".

Direction l'usine Michelin à Cholet, en France

Le latex est ensuite comprimé, emballé, puis expédié aux quatre coins du monde. Et notamment à 9000 kilomètres de là, en France, dans l'usine Michelin située à Cholet (Maine-et-Loire). Fin 2019, Michelin est devenu le leader mondial dans la fabrication de pneumatiques, devant Bridgestone, avec 25 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Et le latex constitue l'une des principales matières premières du manufacturier français. "On reçoit en moyenne 140 tonnes de gomme naturelle par jour, soit six à sept conteneurs", explique Leslie Gomes, industrialisatrice à l'usine Michelin.

Sur place, le latex est déchiqueté en petits morceaux pour être cuisiné dans un immense four avec 200 autres ingrédients dont de la silice, du soufre, de l’oxyde de zinc, de l'acier, du sel de cobalt et bien d'autres encore. La recette exacte est complexe et tenue secrète par l'entreprise. À l'origine, du caoutchouc naturel et une bande de textile suffisaient pour fabriquer un pneu. Mais de nouvelles contraintes sont arrivées et d'innovation en innovation, la fabrication a gagné en complexité. 

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Les équipes du 20H de TF1 ont cependant pu filmer, en exclusivité à la sortie du four, le mélange noir, encore fumant. "C'est comme quand vous faites de la cuisine. Pour les pneus, c'est juste deux cylindres qui vont permettre de mettre en nappes toute notre préparation." Le mélange, qui ressemble à un énorme rouleau de réglisse, est étalé sur des kilomètres pour fabriquer les différentes parties du pneu. 

Sur ce dernier, le latex naturel des plantations d'Hévéas se situe majoritairement sur le flan afin d'absorber plus facilement les chocs des trottoirs. La raison ? L'homme n'a pas réussi à copier totalement la nature et le latex naturel est beaucoup plus solide que la gomme synthétique. La dernière étape du processus est la suivante : la gomme est cuite à 200°C pendant dix minutes.


Léa Prati | Reportage T. Jarrion, P. Gallacio, J. Jankwoski

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