À partir du 1er avril, la pastille bleue qui permettait d'être certifié va disparaître.Pour garder l'encoche bleue, les utilisateurs de Twitter devront payer.Pour une marque ou une célébrité, le risque, si elle refuse, est de voir un imposteur le faire pour prétendre être un compte officiel.
Elle était, jusqu'ici, symbole de reconnaissance sur Twitter, réservée aux personnalités et organisations, pourtant, à partir du 1er avril, la célèbre marque bleue devrait disparaître de l'ensemble des profils, sauf ceux qui payeront pour s'en prévaloir.
Cette encoche bleue, apposée à côté du nom du profil, est devenue, depuis la création du réseau social en 2009, l'une des marques essentielles sur Twitter, courtisée par les comptes qui voulaient être certifiés, permettant à la plateforme de devenir un forum sûr pour les stars, personnalités politiques, organisations et journalistes. Toutefois, Elon Musk, et son armée de fans, y voyait, au contraire, la marque d'un système à deux vitesses, séparant ce qu'il présente comme les "plébéiens" de Twitter d'une élite privilégiée.
Les médias devront débourser 1500 dollars par mois pour la conserver
L'une de ses premières décisions, après le rachat pour une somme rondelette du réseau l'année dernière, a donc été la refonte de Twitter Blue, la version payante de Twitter, en y intégrant la certification. Dans les heures qui ont suivi, des faux comptes, certifiés, ont fleuri, se faisant passer pour des célébrités ou des grandes entreprises, parfois non sans conséquence : le titre de groupe pharmaceutique Eli Lilly a ainsi plongé à cause d'une annonce par un faux compte certifié. Le badge avait été suspendu.
"La question est : acceptez-vous ce chantage ?", s'interroge Rob Enderle, analyste pour Enderle Group. Pour une marque ou une célébrité, le risque, si elle refuse de payer, est de voir un imposteur le faire pour prétendre être le compte officiel, souligne-t-il.
Selon Travis Brown, développeur de logiciels également spécialisé dans le suivi des réseaux sociaux, 13.200 comptes ont, pour l'heure, choisi de payer 7,99 dollars par mois pour conserver leur certification. "A cette vitesse, cela fera 5% au 1er avril", a-t-il estimé jeudi 30 mars. La question se pose également pour les médias, qui disposent de la certification réservée aux entreprises, mais devront débourser 1500 dollars par mois pour la conserver.
Un porte-parole du New York Times a ainsi assuré que le quotidien ne payera pas et le fera seulement, au cas par cas "quand un statut vérifié est essentiel au travail", pour ses journalistes. "Au lieu de réformer sa plateforme de manière à favoriser l'accès à l'information fiable, Elon Musk vent en faire un espace à deux vitesses, où seuls ceux qui payent ont voix au chapitre, peu importe qu'ils produisent ou non des informations d'intérêt général", a critiqué le secrétaire général de Reporters sans frontière (RSF), Christophe Deloire, interrogé par l'AFP.
Selon un article de blog du groupe, ceux qui payeront via Twitter Blue ne feront pas l'objet d'une vérification aussi poussée que celle jusqu'ici nécessaire pour y avoir le droit gratuitement. La suppression pose ainsi des questions éthiques et déontologiques pour les médias, à l'heure ou les fakes news pullulent, le danger est que la désinformation grandisse.
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