La bataille des retraites

Qui est Sophie Binet, première femme élue à la tête de la CGT et successeur de Philippe Martinez ?

Publié le 31 mars 2023 à 11h32
JT Perso

Source : Sujet TF1 Info

Surprise au Congrès de la CGT.
Après l'échec des candidatures de Marie Buisson et Céline Verzeletti, Sophie Binet a été élue secrétaire générale et succède à Philippe Martinez.
Qui est-elle ?

Philippe Martinez connaît sa successeuse. Et ce ne sera ni Marie Buisson, ni Céline Verzeletti, toutes deux ayant échoué à convaincre le Comité confédéral national, le parlement du syndicat. Sophie Binet, secrétaire général de la CGT des Cadres et Techniciens, devient ce vendredi 31 mars la nouvelle secrétaire générale de la CGT. Très attachée aux combats féministes et à l'égalité salariale entre les sexes, elle est la première femme à accéder à cette fonction.

Ancienne membre de l'Union nationale des étudiants de France (Unef), et ex-conseillère principale d'éducation, Sophie Binet, 41 ans, a d'abord milité dans le domaine scolaire. Dès 2005, alors élue à l'Unef, elle refuse de siéger au sein du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche, un organisme consultatif et représentatif de la communauté professionnelle, au sujet du budget 2006 de l'Éducation nationale. En cause ? Un "manque d'éléments" fournis par le ministère, expliquera-t-elle à l'AFP.

Les retraites ? "Une détermination très forte jusqu'au retrait"

Déjà, la réforme des retraites est dans son viseur. En octobre 2007, elle défile contre la réforme des régimes spéciaux. "Le gouvernement veut faire sauter le verrou des 37,5 années des régimes spéciaux pour pouvoir faire passer tout le monde à 42 ans", déplore-t-elle alors. "Travailler jusqu'à 70 ans, cela ne nous excite pas."

En 2013, alors âgée de 30 ans, elle intègre le bureau confédéral de la CGT, puis est chargée de l'égalité femmes-hommes au sein du syndicat. Ses batailles sont nombreuses. Elle lance en 2016 la campagne #viedemère, visant à montrer "les discriminations" dont sont victimes les mères de famille au travail. Un an plus tard, au début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, elle fait partie des signataires d'une tribune dénonçant les conséquences des ordonnances réformant le code du travail, qui augmentent, d'après les auteurs, "les inégalités professionnelles" entre les femmes et les hommes.

Sophie Binet se montre également critique envers l'index égalité femmes-hommes mis en place en 2019, qui n'a, selon elle, pas tenu "compte des demandes des syndicats", notamment en matière de lutte contre les écarts de rémunération. Et elle n'est pas plus tendre avec l'actuelle réforme des retraites. Ne lui parlez ni de compromis avec le gouvernement, ni de médiation. "Il y a une détermination très forte à poursuivre l'action jusqu'au retrait", assurait-elle début mars à TF1info, affirmant que le mouvement social s'était "instruit" de l'échec de 2010, lors du précédent report de l'âge de départ à la retraite. "Nous ferons tout ce qu'il faut pour gagner."

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Le ton est donné, pour une mission qui s'annonce complexe. En interne, Sophie Binet aura la lourde tâche de recoller les morceaux d'une CGT profondément divisée, à un moment où la centrale est en première ligne et main dans la main avec les autres syndicats face à l'exécutif.


Idèr NABILI

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