Le ministre de l’Économie a annoncé la fin de la défiscalisation du gazole utilisé par les agriculteurs.Pour eux, cela représente une augmentation de 15 centimes d'euros par litre d'ici 2030.Ce jeudi, ils se sont manifestés à Tulle (Corrèze).
Deux vieux tracteurs et des chevaux de trait sont comme les symboles d'un retour en arrière. Une profession craint de ne plus pouvoir travailler face à l'augmentation des taxes sur le gazole non routier. Avec la diminution progressive de cet avantage fiscal, les agriculteurs paieront d'ici 2030 15 centimes de plus par litre de carburant.
Alors que les cours de l'essence augmentent à nouveau, la décision du gouvernement passe très mal.
L'avenir très incertain
Alexandre Clare, éleveur de vaches limousines et vice-président de la coordination rurale en Corrèze, a de plus en plus de mal à envisager l’avenir. pOUR son exploitation d'une centaine d'hectares, cet éleveur consomme 25.000 litres de gazole non routier chaque année, soit 30.000 euros au prix actuel, auquel il faudra ajouter plus de 6.000 euros de taxe. "On va peut-être réduire nos troupeaux, c'est une solution. Ou tout arrêter et aller travailler à l'usine ! Au moins, on aura nos week-ends et nos jours fériés", dénonce Alexandre Clare.
La seule consolation pour les agriculteurs est que les recettes fiscales supplémentaires seront reversées aux exploitations pour accompagner leur transformation écologique. C’est une révolution dans laquelle les agriculteurs les plus pauvres se disent incapables d'investir.