TÉMOIGNAGE - Alors qu'une proposition de loi visant à créer un droit à l’euthanasie pour les personnes souffrant d’une pathologie incurable sera débattue à l’Assemblée jeudi, Jean-Loup, atteint de la maladie de Parkinson, a déjà décidé qu’il choisirait lui-même le jour de sa mort.
Cela fait maintenant 8 ans que cette maladie ronge son corps de l’intérieur. Jean-Loup Coly, retraité de 62 ans, est atteint de la maladie de Parkinson. Et plus que la souffrance physique, bien réelle, c’est la dépendance totale, inéluctable, qui le terrorise, au point de rendre sa vie insupportable. Marié, père de deux enfants et grand-père, il refuse d’être "un poids" pour ceux qu’il aime. "Je ne veux pas leur pourrir la vie. Un handicapé comme moi au milieu d’un couple, ça fait péter le couple, c’est sûr",
C’est pour cela, qu’il a contacté une association d’accompagnement au suicide en Suisse. Après de nombreux échanges et l’envoi de certificats médicaux, il a obtenu l'accord. S’il le décide un jour, il pourra partir là-bas pour mourir dignement, à deux conditions, prendre le produit létal lui-même et prouver au médecin qu’il est capable de discernement.
Comme lui, 2000 à 4000 Français se rendraient chaque année en Suisse ou en Belgique pour décider de leur mort, selon le député de Charente-Maritime du groupe Libertés et Territoires, Olivier Falorni, auteur du projet de loi "droit à une fin de vie libre et choisie" qui sera débattue ce jeudi à l’Assemblée.
Débat houleux en vue à l'Assemblée
Si elle est adoptée, cette loi créerait un droit à l’euthanasie pour les personnes souffrant d’une pathologie incurable, cinq ans après la loi Claeys-Leonetti, qui autorise la sédation profonde et continue. Mais le débat promet d’être houleux.
Depuis sa proposition, 3000 amendements ont été déposés, dont 2300 viennent de députés Les Républicains. Ce grand nombre d’amendements, s’ils sont bien défendus par leurs auteurs jeudi dans l’hémicycle, va rendre mécaniquement impossible l’examen de leur totalité sur une seule journée, alors que la loi avait été adoptée en commission mercredi dernier.
Jean-Loup, lui, n’attendra pas l’adoption du projet de loi. Dès que la situation deviendra incontrôlable, il se rendra en suisse. En attendant, il profite plus sereinement de son quotidien avec sa femme Faiza : "Parfois j’ai envie de mourir, mais globalement j’ai plutôt envie de vivre. Ça, c'est aussi parce que j’ai une porte de sortie."
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