Les Françaises sont de plus en plus nombreuses à congeler leurs ovocytes pour pouvoir prolonger leur période de fertilité.Si la loi le leur permet depuis deux ans, les autorités ont sous-estimé la demande.Les centres sont totalement saturés.
Les autorités ont sous-estimé la demande. Alors que les femmes choisissent de faire des enfants de plus en plus tard, la loi s'est adaptée et autorise depuis deux ans la congélation des ovocytes. Les centres qui le permettent sont cependant totalement saturés. En 2022, 1128 femmes en ont bénéficié. Mais pour accéder à la procédure, le temps d'attente est d'un an et demi et les demandes sont presque 10 fois plus nombreuses.
Je ne peux rien faire avant un an et demi, alors que c'est censé être une course contre la montre
Michaël Grynberg, obstétricien
"On se retrouve avec des files d'attente totalement anormales et aujourd'hui, une femme qui me demande à congeler des ovocytes, je vais lui dire que je ne peux rien faire avant un an et demi, alors que c'est censé être une course contre la montre", déplore le professeur Michaël Grynberg, obstétricien et chef de service à l'hôpital Béclère, à Clamart.
En région, il faut en moyenne sept mois pour une ponction, et deux ans à Paris. Seule une cinquantaine de centres publics peuvent congeler des ovocytes dans l'Hexagone, contre environ 300 cliniques privées en Espagne. Certaines choisissent donc de traverser la frontière pour optimiser leurs chances. Dans l'un des plus importants centres de fertilité au monde, à Barcelone, près de la moitié des patientes sont françaises. La loi du pays n'impose pas d'âge limite pour congeler ses gamètes et il n'y a pas de file d'attente.